La Commission européenne va présenter mercredi un plan de relance économique de quelque 200 milliards d'euros (319 G$ CAN) qui agrège des mesures nationales et reste modeste.

La Commission européenne va présenter mercredi un plan de relance économique de quelque 200 milliards d'euros (319 G$ CAN) qui agrège des mesures nationales et reste modeste.

Ce plan concerté, sur le principe duquel les dirigeants européens ont peiné à se mettre d'accord, va s'élever à 200 milliards pour toute l'UE, soit 1,5% du produit intérieur brut européen.

C'est davantage que les 130 milliards qui avaient été envisagés lors des préparatifs de ce plan.

Le plan ne contient pas d'argent frais massif au niveau européen, étant donné les limites du budget de l'UE, bloqué jusqu'en 2013.

Les mesures nationales représenteront 1,2% du PIB européen à elles seules et les fonds européens seulement 0,3%, selon les sources européennes.

Outre le redéploiement de certains fonds ou l'accélération d'investissements ou de prêts européens, le plan ressemble plutôt à une vaste «boîte à outils», contenant un ensemble de propositions d'actions dans lesquelles les gouvernements pourront piocher.

«La plupart des leviers de politique économique, et en particulier ceux qui peuvent stimuler la demande des consommateurs à court terme, sont entre les mains des États», selon le projet de plan de la Commission.

Pour la Commission, cette relance budgétaire «est à prévoir pour une période maximum de deux ans (2009-2010)», au terme de laquelle «les budgets des États membres devront s'engager à corriger la détérioration budgétaire et revenir aux objectifs à moyen terme» d'équilibre des comptes publics.

Le plan doit notamment aider à «stimuler la demande», «restaurer la confiance des consommateurs» et «limiter» l'impact de la récession sur «les plus vulnérables».

Pour cela, la Commission suggère aux États de mettre l'accent sur la dépense publique, en faveur notamment des ménages les plus défavorisés, avec par exemple un allongement temporaire des allocations chômage.

Bruxelles préconise aussi des baisses d'impôts indirects comme la TVA qui, dit-elle, peuvent «donner une impulsion forte à la consommation».

Et elle propose des incitations fiscales pour favoriser l'économie «verte» et lutter contre le réchauffement climatique, avec des actions ciblées pour certains secteurs particulièrement touchés par la crise, comme l'automobile et la construction.

Les gouvernements européens ont déjà commencé à annoncer des mesures de soutien qui se chiffrent en dizaines de milliards d'euros.

«Nous ne devrions pas tomber dans une course aux milliards», a cependant mis en garde mercredi la chancelière allemande Angela Merkel, sous le feu des critiques car la première économie européenne est accusée de ne pas faire suffisamment face à la récession.

Les mesures budgétaires s'ajouteront pour l'Europe à de nouvelles baisses de taux d'intérêt escomptées de la Banque centrale européenne, afin de rendre plus aisé l'accès des ménages et entreprises aux prêts bancaires.

«Nous sommes prêts à baisser les taux d'intérêts», a déclaré mercredi son président, Jean-Claude Trichet, au Caire.

Le plan européen reste cependant timide au regard de programmes de relance décidés ou envisagés ailleurs dans le monde.

Les autorités américaines ont annoncé mardi un ensemble de mesures destinées à soutenir le crédit à la consommation et le marché immobilier pour 800 G$ US. Et le président démocrate élu Barack Obama envisage une enveloppe de 700 G$ US.