15 janvier 1970. La première dame des États-Unis, Pat Nixon, baptise le tout premier jumbo jet, le Boeing 747. L'événement marque le début d'une ère nouvelle pour l'aviation civile, dont la popularité ne cessera de croître dans les décennies à venir.

15 janvier 1970. La première dame des États-Unis, Pat Nixon, baptise le tout premier jumbo jet, le Boeing 747. L'événement marque le début d'une ère nouvelle pour l'aviation civile, dont la popularité ne cessera de croître dans les décennies à venir.

C'était il y a 40 ans. Depuis le milieu des années 90, un nombre grandissant de ces avions s'entassent dans d'immenses parcs, au fur et à mesure qu'ils atteignent la fin de leur vie.

Selon l'Engineering and Physical Sciences Research Council (EPSRC) du Royaume-Uni, plus de 2000 avions commerciaux sont actuellement en attente d'être démantelés à l'échelle du globe.

Au cours des 20 prochaines années, plus de 6200 avions pourraient être mis à la casse.

Le désert du sud-ouest des États-Unis compte plusieurs de ces carcasses d'avions, dont on ne savait que faire jusqu'à récemment.

Tarmac Aerosave, la première entreprise de démantèlement d'aéronefs en fin de vie, a été créée en juin 2007 par le constructeur Airbus.

D'ici à 2015, la firme européenne espère être en mesure de réutiliser ou de recycler 85% des pièces d'avions, de façon sécuritaire et écologique.

Ces services sont proposés à tous les propriétaires d'appareils, militaires ou civils.

La pratique au Canada

Le Canada emboîte lentement le pas. Ici, la plupart des avions désuets sont envoyés aux négociants de ferraille ou sont entreposés sur les terrains vagues des aéroports, ce qui comporte des risques de pollution par les carburants et par des matériaux dangereux comme les batteries, l'amiante et parfois même l'uranium.

«De plus, ces pratiques peuvent donner lieu au vol de composants qui pourraient être réintroduits frauduleusement sur le marché des pièces de rechange et causer des accidents», indique le compte rendu du Forum innovation aérospatiale 2007 d'Aéro Montréal.

Selon la directrice générale de l'organisme, Suzanne Benoît, «la gestion actuelle du démantèlement des avions est déficiente. C'est pourquoi Aéro Montréal souhaite mettre sur pied une stratégie de gestion des déchets».

«Les métaux, on sait quoi en faire, mais le problème, c'est que les avions contiennent de plus en plus de matières composites - comme de la fibre de carbone - que l'on ne peut recycler facilement", affirme le président-directeur général du Consortium de recherche et d'innovation en aérospatiale du Québec (CRIAQ), André Bazergui.

Projet de quatre ans

Le CRIAQ table lui aussi un projet de réutilisation des matériaux, en collaboration avec l'École polytechnique. Le projet devrait durer quatre ans.

«Il est à l'état embryonnaire à l'heure actuelle, mais la première phase pourrait voir le jour dès le printemps», affirme M. Bazergui.

Bombardier Aéronautique, de son côté, est à mettre sur pied un programme de réduction des déchets aérospatiaux. Ce projet en est à ses premiers balbutiements, explique le porte-parole Marc Duchesne.

«Dès la seconde moitié de 2009, les acquéreurs d'avions obtiendront un document qui fera état de l'empreinte écologique de l'avion, de même qu'un «rapport de recyclabilité» qui indiquera quoi faire avec l'avion une fois sa fin de vie atteinte.»

Le recyclage d'avions> Après le retrait de toutes les pièces réutilisables et la décontamination des réservoirs, l'essentiel de la ferraille de l'avion se vend pour environ 275$ la tonne

> De 25% à 35% de l'avion est composé de pièces non métalliques, notamment du caoutchouc, de la fibre de carbone et de verre, du plastique. Ces pièces sont les plus difficiles à recycler.

> Il y a plusieurs types de métaux dans un aéronef typique, notamment de l'aluminium (85%), de l'acier (10%), du titane (3%) et du cuivre (2%).