Un des symboles du capitalisme américain, le constructeur General Motors (GM), est au bord du gouffre.

Un des symboles du capitalisme américain, le constructeur General Motors [[|ticker sym='GM'|]], est au bord du gouffre.

Le fabricant automobile américain a annoncé vendredi qu'il risquait de se retrouver dès le début 2009 avec un niveau de liquidités ne lui permettant plus de poursuivre normalement ses opérations.

«Les liquidités estimées pour le reste de 2008 approcheront le minimum requis pour faire fonctionner l'entreprise. Pour les deux premiers trimestres de 2009, même avec les mesures prévues, les liquidités tomberont largement au-dessous de ce niveau», est-il expliqué dans un communiqué de l'entreprise.

La situation est telle que le titre du constructeur a été suspendu à la Bourse de New York vendredi.

Tout de suite après la suspension, l'action piquait du nez perdant 12,29% ou 59 cents pour pointer à un maigre 4,21 $.

Car il faut le dire, les résultats trimestriels de GM sont loin d'être reluisants. La perte nette du constructeur s'est arrêtée à 2,5 G$ ce qui s'avère toutefois beaucoup mieux que les résultats du troisième trimestre de l'année passée où GM avait annoncé une perte de 21,26 G$.

La perte par action a été de 4,45 $. Les analystes questionnés par Bloomberg anticipaient plutôt une perte par action ajustée de 3,94 $ et de 6,70 $ par action diluée.

Excluant un gain de 4,9 G$ relatif à une réduction de coûts et d'autres éléments spéciaux, la perte aurait été de 4,20 G$ ou 7,35 $ par action.

Du côté du revenu, la situation n'est pas mieux. Il est descendu à 37,9 G$ alors qu'il avait été de 43,7 G$ pour le même trimestre l'an dernier.

Un contexte difficile pour l'industrie

Selon le constructeur, les conditions de crédit plus serrées, la hausse du chômage, les revenus des ménages qui déclinent, la chute des marchés financiers, voilà tous des facteurs qui ont influencé négativement sa performance.

Ces résultats ajoutés à ceux de l'autre majeur américain Ford démontrent la déroute profonde dans laquelle l'industrie automobile évolue à l'heure actuelle.

La semaine dernière, le fabricant avait rapporté des ventes en chute libre sur le territoire américain, une baisse de 45 %. Une véritable dégelée, la pire depuis «la seconde guerre mondiale» avait noté GM.

En milieu de semaine, les médias avaient rapporté que l'entreprise allait faire une annonce importante lors de la divulgation de ses résultats trimestriels.

Un courriel avait été envoyé aux travailleurs à cet effet, une information confirmée par GM.

Chrysler, pas maintenant

Par ailleurs, GM a indiqué qu'il renonce, au moins «pour le court terme», à un rachat de son concurrent Chrysler, en raison du tarissement de sa trésorerie.

«GM a récemment étudié la possibilité d'une acquisition stratégique qui aurait, croit-il, permis des synergies importantes en matière de coûts et aurait renforcé substantiellement sa position financière», a indiqué le groupe dans un communiqué sans nommer toutefois sa concurrente.

Ni GM, ni Chrysler n'avaient à ce jour confirmé la tenue de discussions, largement ébruitées par la presse américaine.

Avec Agence France-Presse