Le gouvernement du Québec compte faire le pont entre les universités et les géants de l'industrie pharmaceutique en créant un nouveau consortium destiné à encourager la recherche en sol québécois.

Le gouvernement du Québec compte faire le pont entre les universités et les géants de l'industrie pharmaceutique en créant un nouveau consortium destiné à encourager la recherche en sol québécois.

L'entente, la première du genre au Canada, a été dévoilée hier à San Diego par le ministre du Développement économique, Raymond Bachand, en marge de la conférence BIO2008, plus importante exposition biotech au monde.

Le gouvernement compte investir 16 millions de dollars dans le projet au cours des quatre prochaines années, alors que les entreprises partenaires débourseront 1 million chacune annuellement. Pfizer, Merck Frosst et AstraZeneca ont annoncé qu'elles prendront part à la table de concertation.

Québec souhaite en plus convaincre trois autres entreprises de se joindre au groupe et, avec l'apport éventuel du fédéral, on vise à créer un projet de 48 millions au total sur quatre ans.

«Avec ce consortium, on vient changer le paradigme de recherche privé-public, a dit le ministre. Il n'est pas ici question de créer des chaires dans les universités, mais bien d'encourager l'innovation en fondant un organisme qui répond à la fois aux besoins de l'industrie et aux besoins des chercheurs.»

Le Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM) fera de la recherche dans les phases préconcurrentielles de l'élaboration des médicaments, où les entreprises ont tout avantage à travailler ensemble.

«Bien sûr, les entreprises ne sont pas là pour partager leurs secrets, mais pour effectuer de la recherche de base qui profitera à tous, a noté M. Bachand. Leur apport sera financier, mais c'est surtout en termes de compétence qu'il faut voir leur investissement dans ce projet.»

Les universités Laval, Sherbrooke, McGill ainsi que l'Université de Montréal prendront part au consortium.

Le CDDM ne compte pas embaucher de chercheurs ou faire de la recherche lui-même: il procédera plutôt par appels d'offres. Le conseil d'administration de l'organisme comptera des membres du domaine de l'industrie et de la recherche universitaire.

Le modèle est inspiré du CRIAQ, le Consortium de recherche et d'innovation en aérospatiale au Québec. Cette table de concertation réunit le gouvernement québécois et les entreprises du domaine de l'aéronautique.

Selon Alain Beaudet, président du Fonds de la recherche en santé du Québec, le consortium répondra à l'agenda de l'industrie, tout en assurant une plus grande collaboration avec le milieu universitaire de la recherche.

«L'idée est aussi de créer un buzz autour du Québec, de montrer que le gouvernement est sensible aux besoins de l'industrie. C'est un signal que bien des entreprises recherchent, surtout dans un domaine aussi concurrentiel que celui des biotechs.»

Pour le ministre Bachand, l'expérience pourrait, à terme, déboucher sur un lien plus étroit entre les besoins des entreprises et la formation offerte dans les universités québécoises.

«Les entreprises pharmaceutiques doivent souvent regarder du côté des États-Unis pour embaucher de la main-d'oeuvre spécialisée. Une plus grande collaboration en sol québécois est un outil intéressant pour lier chercheurs et entreprises.»

L'expo BIO 2008 est l'occasion pour le ministre de rencontrer les représentants internationaux de l'industrie pharmaceutique et des biotechnologies.