Le fabricant de produits de salle de bains en difficulté Maax a reçu une petite bouffée d'oxygène de la part de ses créanciers, mercredi.

Le fabricant de produits de salle de bains en difficulté Maax a reçu une petite bouffée d'oxygène de la part de ses créanciers, mercredi.

Le «délai de grâce» accordé à l'entreprise pour restructurer sa lourde dette a été prolongé jusqu'au 1er avril. Il devait normalement prendre fin mercredi.

«Maax est d'avis que de poursuivre les discussions avec certains de ses créanciers est dans le meilleur intérêt de l'entreprise. Notre objectif ultime est d'améliorer significativement la structure financière de Maax et d'augmenter ses liquidités», a indiqué Paul Golden, président et chef de la direction, dans un bref communiqué publié en fin de journée.

Le manufacturier, ancien fleuron de l'économie beauceronne, a été racheté en 2004 par un groupe d'investisseurs privés.

La dette totale du groupe a sans cesse enflé depuis et atteint aujourd'hui quelque 510 M$. Le chiffre d'affaires, pendant ce temps, a décliné.

Maax a tiré la sonnette d'alarme en décembre dernier en annonçant son incapacité à rembourser des intérêts de 7,3 M$ dus sur un prêt de 150 M$.

L'entreprise a alors réussi à obtenir un «délai de grâce» de ses créanciers, ce qui lui a permis de ne pas être déclarée en défaut de paiement.

Maax est parvenue de justesse à effectuer son paiement d'intérêts, mais elle doit maintenant restructurer sa dette en profondeur pour demeurer viable dans un marché très difficile.

Selon le communiqué publié mercredi, les pourparlers entre Maax et ses principaux créanciers -Brookfield Bridge Lending Fund Inc. et la Banque HSBC Canada- «progressent».

Denis Aubin, vice-président à la direction et chef des services financiers, n'était toutefois pas disponible hier pour donner des détails sur l'état des négociations.

Chose certaine, les employés ont très hâte de savoir ce qu'il adviendra de leur gagne-pain. Maax a déjà fermé plusieurs usines et licencié des centaines de travailleurs pour réduire ses coûts. «La tension est haute», a confié l'un d'eux mercredi.

Difficile marché américain

Les problèmes de Maax sont nombreux.

La montée en force du huard a grandement nui à la compétitivité de ses exportations, tout comme la hausse des cours du pétrole, la matière première utilisée pour fabriquer les plastiques.

Le ralentissement du marché immobilier américain a aussi frappé Maax là où ça fait mal. Car l'entreprise vend environ les deux tiers de sa production -des baignoires, spas et autres produits haut de gamme- au sud de la frontière.

Les ventes de Maax ont baissé de 13% pendant les trois premiers trimestres de l'année financière, pour atteindre 325,8 M$ US.

Le groupe est détenu à 55% par le fonds américain J. W. Childs Associate et il emploie aujourd'hui 2300 personnes. Ses activités se poursuivront normalement au moins jusqu'au 1er avril, grâce au «délai de grâce» accordé par les créanciers.