L'indice de confiance des consommateurs du Québec vient de renverser sa tendance et de chuter de 104,4 points à 95,6, en quelques mois seulement, soit de l'automne 2007 à l'hiver 2008.
L'indice de confiance des consommateurs du Québec vient de renverser sa tendance et de chuter de 104,4 points à 95,6, en quelques mois seulement, soit de l'automne 2007 à l'hiver 2008.
C'est la première fois depuis l'automne 2005 que l'indice de confiance pique du nez, déclare le président-directeur général du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), Gaston Lafleur, en voyant les données livrées par la firme Altus Géocom.
L'indice de confiance établi le 15 mars dernier perd ainsi 8% au Québec, souligne l'analyste Francis Boucher, d'Altus Géocom, comparativement à 6% dans l'ensemble du Canada et à pas moins de 16% aux États-Unis.
Cette perte de confiance soudaine au Québec s'explique surtout par l'impact de la crise financière américaine, déclenchée l'été dernier par les hypothèques à risque, qui provoque la défiance des consommateurs, déclare Gaston Lafleur.
En outre, l'incertitude économique s'accentue au Québec, les pertes d'emplois se multiplient dans le secteur manufacturier et la croissance de la production (PIB) va presque stagner, sans déboucher sur une récession toutefois, note-t-il.
Les ménages québécois ne s'attendent pas vraiment à une détérioration de leur situation financière personnelle, souligne Francis Boucher, mais le nombre de pessimistes augmente quant à la performance du Québec, dit Gaston Lafleur.
Il faut ajouter que la confiance des ménages plus fortunés, avec des revenus annuels de 100 000$ et plus, vient de tourner aussi, chutant de 112,4 à 101,4.
En outre, seulement 29% de ces familles aisées perçoivent la situation financière du Québec en 2008 comme favorable, comparativement à 39% pour celles disposant de plus de 80 000$.
Les plus fortunés deviennent aussi pessimistes que ceux avec des revenus annuels de 20 000$ à 39 000$.
«C'est du jamais vu au cours des dernières années, lance Gaston Lafleur. D'habitude, les familles à l'aise sont toujours plus optimistes que les moins fortunées. En raison des corrections boursières, plusieurs disent s'attendre à une perte de la valeur de leurs placements», dit-il.
Selon 37% des Québécois sondés, en outre, la situation économique du Québec devrait se détériorer en 2008, comparativement à 29% l'an dernier.
Dans ce contexte, la «prudence est de mise» sur les intentions d'achats des Québécois en 2008. La conjoncture moins favorable incite les ménages à épargner, à faire des achats plus sélectifs et moins fréquents, explique Gaston Lafleur.
Les détaillants vont en souffrir. Le président rappelle que le CQCD et Altus Géocom ont déjà prévu, avec le sondage de la fin de l'an dernier, que la croissance des achats en 2008 se limitera à 3,5%, soit la plus faible des trois dernières années.
Et cette croissance tient compte de la hausse des ventes d'automobiles depuis le début de l'année, après leur recul de l'automne dernier, dans la foulée de la parité du huard canadien.
Comme l'an dernier, 27% des ménages prévoient faire un achat important cette année et l'auto s'annonce comme le premier d'entre eux, ajoute Gaston Lafleur, suivi par les électroménagers et les meubles.
Ça tombe bien, car le prix moyen des véhicules au Canada a rétrogradé de 6,8% en février dernier, selon Statistique Canada, soit la plus forte baisse depuis février 1956.
Si leurs ventes sont moins bonnes, des détaillants pourraient stimuler le marché avec des baisses de prix, en ligne avec la vigueur du huard. Gaston Lafleur assure que tous travaillent fort à abaisser les prix.
D'ailleurs, la Banque du Canada constate un recul du taux d'inflation et Gaston Lafleur s'attend à la poursuite de cette tendance.
Les intentions d'achats favoriseront aussi en 2008 les détaillants de chaussures, de vêtements et de matériaux de rénovation, selon Altus Géocom. Par contre, les détaillants d'ordinateurs et de logiciels vont particulièrement souffrir.
Même le secteur des voyages devrait connaître une année moins faste, après les records des derniers mois générés en partie par les nombreuses tempêtes de neige, note Francis Boucher.
C'est dans la région de Québec que les ménages se montrent davantage optimistes, contrairement à ceux de Montréal et d'autres régions qui passent au pessimisme.
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