Mauvaise surprise pour les 210 000 visiteurs attendus au Salon de l'auto de Montréal: les constructeurs y affichent encore des prix «canadiens».

Mauvaise surprise pour les 210 000 visiteurs attendus au Salon de l'auto de Montréal: les constructeurs y affichent encore des prix «canadiens».

Pourtant, le huard est presque à parité avec le dollar américain et un grand nombre de constructeurs, tenant compte de cette donnée, ont annoncé des rabais importants depuis octobre dernier.

«Oui, les constructeurs affichent les prix d'avant les rabais, soit les prix de détail suggérés. GM Canada et d'autres constructeurs vont, par contre, se montrer très bagarreurs sur les prix à leur stand», assure à La Presse Affaires le président du Salon de l'auto, Marc Bourassa.

«C'est le temps plus que jamais de venir au salon parce que les constructeurs ont de gros rabais à offrir», ajoute Marc Bourassa.

Le président veut dépasser l'affluence de 206 207 visiteurs de l'an dernier à son 40e Salon de l'auto grâce aussi aux 34 premières canadiennes, à la première nord-américaine (lancement de l'Elantra de Hyundai), aux six véhicules concepts et prototypes et à la présentation de véhicules verts.

Les attentes des clients pour des prix canadiens, «c'est un dossier qu'on passe sous silence au Salon de l'auto», déclare le président de l'Association de protection des automobilistes (APA), George Iny.

«Comme le problème des prix n'est pas entièrement réglé, ils préfèrent ne pas trop en parler.»

Pourtant, «les constructeurs offrent des promotions intéressantes depuis octobre dernier. Les prix deviennent intéressants sur la plupart des Honda, des petites Toyota et des GM», dit George Iny.

«Il y a de la réticence à réduire le prix de détail suggéré. Les constructeurs préfèrent s'attaquer aux mensualités et au financement, ce qui rend les comparaisons avec les prix américains plus difficiles.»

George Iny souligne toutefois «que plus de la moitié de l'écart (de prix) a été comblé, parce que le public a voté avec ses pieds. Ce n'est pas tant l'impact des achats aux États-Unis, qui a joué, que la décision de remettre à plus tard leur transaction au Canada».

La Presse Affaires a publié l'an dernier la recommandation de George Iny d'attendre les prix «canadiens» des constructeurs avant d'acheter, rappelle le président de l'APA, soulevant l'ire de concessionnaires.

«Les constructeurs ont cru au départ qu'ils ne courraient aucun risque, que les marchés américain et canadien étaient cloisonnés», explique George Iny.

«Des écarts restent à combler pour des véhicules de luxe, encore moins chers aux États-Unis. Pour les produits standard, par contre, les prix sont déjà corrects, déclare George Iny. Des prix pourraient baisser encore pour les véhicules de luxe d'ici le printemps prochain.»

Par ailleurs, le président de l'APA explique que «les constructeurs américains constatent la production d'un million de véhicules de trop, à cause du ralentissement économique. Ils pourraient donc devoir baisser les prix aux États-Unis et, donc, au Canada encore», dit-il.

«Ford et Chrysler ont déjà sabré leur production. Ça a pris du temps, mais c'est une très bonne période pour les acheteurs», dit-il.

Les ventes de véhicules ont augmenté de 2,4% au Canada l'an dernier, mais elles ont presque toujours baissé depuis septembre dernier, reconnaît Marc Bourassa.

«Par contre, il y a un regain ce mois-ci et on espère que c'est une tendance», ajoute-t-il.

Quant à la consultation lancée hier par Ottawa, au Salon de l'auto, pour la production de véhicules moins énergivores, George Iny souhaite que le Canada ne fasse pas bande à part, mais se coordonne avec les États-Unis.

Le marché canadien, avec 1,7 million de ventes par année, est trop petit pour produire des véhicules différents pour lui seulement.