Le risque qu'une crise semblable à celle que vivent Fannie Mae et Freddie Mac se produise au Canada est très peu probable, estiment des experts consultés par La Presse Affaires.

Le risque qu'une crise semblable à celle que vivent Fannie Mae et Freddie Mac se produise au Canada est très peu probable, estiment des experts consultés par La Presse Affaires.

L'organisation qui joue un rôle analogue à celui de Freddie et de Fannie au pays, la Société canadienne d'hypothèque et de logement (SCHL), est fort différente des deux piliers de l'immobilier aux États-Unis.

"La SCHL assure des prêts consentis par des banques, tandis que Freddie Mac et Fannie Mae achètent des hypothèques sur les marchés secondaires et les revendent sous forme de titres de dette à des investisseurs", explique Carlos Leitao, économiste en chef chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne.

La SCHL est aussi complètement gouvernementale, alors que Fannie Mae et Freddie Mac ont le statut de "Government Sponsored Entreprises", qui fait qu'elles sont cotées en Bourse tout en étant supervisées par l'État: "La SCHL n'a qu'un seul maître, le gouvernement, qui n'exige pas qu'elle maximise son rendement", dit Douglas Porter, économiste en chef chez BMO Marché des Capitaux.

Pour plaire à leurs actionnaires, Freddie Mac et Fannie Mae ont commencé à partir de 2005 à avoir une approche plus agressive en matière de prêt hypothécaire, s'intéressant au secteur des prêts à risque.

Pendant qu'elles augmentaient leur exposition au marché des subprimes, la philosophie de la SCHL est restée, elle, "très conservatrice", selon M. Porter.

La SCHL n'a pas non plus la taille de Freddie et de Fannie, dont les volumes de prêts traités dépassent les 5700 milliards US chaque année. À elles deux, elles accaparent près de la moitié du marché hypothécaire américain.

Des difficultés du côté de l'organisme fédéral n'auraient donc pas le même impact qu'un effondrement de Freddie et de Fannie.

"Même si la SCHL a crû rapidement au cours des dernières années, ce n'est rien à comparer à la croissance incroyablement rapide de Fannie et de Freddie", explique M. Porter.