Les stars qui ont choisi de s'installer à Mont-Tremblant, Québec, comme Michael Douglas et Catherine Zeta-Jones, doivent un peu de leur qualité de vie à une petite entreprise dont la mission est d'exterminer une nuisance qui s'attaque avec une égale voracité aux riches comme aux pauvres.

Les stars qui ont choisi de s'installer à Mont-Tremblant, Québec, comme Michael Douglas et Catherine Zeta-Jones, doivent un peu de leur qualité de vie à une petite entreprise dont la mission est d'exterminer une nuisance qui s'attaque avec une égale voracité aux riches comme aux pauvres.

Maringouins et mouches noires, on le sait, peuvent transformer un été en cauchemar. Leur extermination peut occuper toutes les vacances ou encore toute une vie, comme celle de Jean-Guy Lanouette, président et fondateur de G.D.G. Environnement.

Son entreprise, qui a commencé à exterminer les moustiques en 1980, rapportera cette année des revenus de 8 millions de dollars. «Ça reste une petite entreprise», dit le principal intéressé, qui espère toutefois la voir grossir plus vite.

G.D.G. a fait cette semaine son entrée à la Bourse de croissance TSX, à la suite d'une prise de contrôle inversée d'une société déjà inscrite, Theseus Capital. Le titre, qui valait 12 cents avant de changer d'identité, a grimpé à 20 cents après la première journée de transactions, avant de se replier à 17 cents hier.

Ça faisait cinq ans que Jean-Guy Lanouette travaillait à cette entrée en Bourse. «On avait le choix entre continuer une croissance organique, à petits pas, ou être plus dynamique.» Biologiste, Jean-Guy Lanouette a étudié à l'Université du Québec à Trois-Rivières, qui abrite un groupe de recherche sur les insectes piqueurs. C'est là qu'il a découvert qu'il était plus un homme d'affaires qu'un chercheur et qu'il a décidé de transformer les bibittes en gagne-pain.

En plus de lui ouvrir l'accès à plus de capital pour croître, l'inscription en Bourse donnera à G.D.G. Environnement plus de visibilité et plus de transparence, des vertus très utiles quand vient le temps de négocier avec les clients, principalement des municipalités.

En plus de Mont-Tremblant, des dizaines de municipalités du Québec, du Nouveau-Brunswick et, plus récemment, de l'Ontario et du Labrador ont confié à G.D.G. Environnement le mandat de les débarrasser des moustiques.

L'entreprise utilise un insecticide biologique dont l'ingrédient actif est une bactérie, le Bacillus thuringiensis israelensis (le BTI), qui tue sans pitié les larves avant qu'elles prennent leur envol. Le liquide fatal est épandu par voie terrestre ou aérienne. G.D.G. possède quatre avions et trois hélicoptères qui se partagent la tâche.

Ça doit marcher, parce que des municipalités qui ont été les premières clientes de G.D.G. en 1982, comme Sept-Îles, Baie-Comeau et Port-Cartier, continuent d'avoir recours à ses services.

G.D.G. a réalisé des mandats de surveillance du virus du Nil occidental pour le compte des autorités de santé publique, mais la majorité de ses clients font appel à elle pour des raisons plus terre à terre. «C'est pour des raisons d'agrément, de qualité de vie et de valeur des maisons», résume le président.

Ce filon n'est pas près de se tarir, selon lui. «Les boomers qui s'installent au bord d'un lac dans une maison à un million le réclament à leur municipalité», dit-il. Le coût du service varie entre 30$ et 75$ par année et par contribuable, qui reçoit un compte de taxe avec une rubrique spécialement étiquetée «taxe moustique».

Avec son expertise, G.D.G. Environnement pense être en mesure d'agrandir son marché au Canada, d'abord, et sous les Tropiques ensuite, histoire d'occuper son effectif pendant la saison froide. L'entreprise emploie 40 personnes à l'année, et près de 200 pendant l'été.

Jean-Guy Lanouette ne craint pas la concurrence, même si le marché qu'il convoite est attrayant et que les insecticides biologiques comme celui utilisé par son entreprise sont en vente libre. «On a un bout d'avance», dit-il.

On le comprendra, le président de G. D. G Environnement ne prend pas de vacances l'été. Mais ceux qui s'apprêtent à larguer les amarres devraient prendre note de l'avertissement du spécialiste ès bibittes: cette année est un grand cru pour les maringouins, mouches noires et autres moustiques qui en veulent à votre sang. Vous aurez été prévenus.