Les actionnaires de la Société Générale ont violemment interpellé et même hué les dirigeants de la banque française au cours de son assemblée générale annuelle

Les actionnaires de la Société Générale ont violemment interpellé et même hué les dirigeants de la banque française au cours de son assemblée générale annuelle

Les dirigeants ont été critiqués pour l'énorme perte subie dans l'affaire Kerviel.

La banque a perdu 4,9 milliards d'euros en janvier en raison des opérations non autorisés de son trader Jérôme Kerviel.

«Nous sommes des grognards, et bien je vais grogner», a entamé un actionnaire dès la première intervention.

Critiquant le mode de rémunération des traders dans les salles de marché, l'homme a estimé que «quand on crée les conditions d'un gros bonus, on abaisse le seuil d'honnêteté des gens».

«Il ne faut pas aller contre l'humain. S'il n'y avait pas eu ces gros bonus, il ne se serait pas passé ce qui s'est produit», a-t-il ajouté.

«On a fait emprisonner l'employé alors que ce sont ses patrons qui auraient dû quitter les lieux», a-t-il ensuite lancé sous les applaudissements de la salle, avant d'accuser les dirigeants d'avoir transformé la banque en «casino».

Le président du groupe, Daniel Bouton, a réfuté ces accusations et rappelé que l'action Société Générale restait «l'une des plus performantes des banques européennes».

«Monsieur le président, je me demande pour qui vous nous prenez !», a vivement lancé un autre actionnaire individuel et «client de la même agence Société Générale depuis 36 ans».

«À qui ferez-vous croire qu'on peut faire des choses de ce genre impunément? Ou bien ceci convenait à la hiérarchie de la Société Générale, ou bien les contrôles sont nullissimes !», a-t-il ajouté.

«Vous avez spéculé, un point c'est tout. C'est vous qui êtes en cause et monsieur Kerviel n'est qu'un pantin dans tout ça qu'il aurait été facile d'arrêter si vous l'aviez voulu ou si vous aviez eu des contrôles vraiment corrects», a estimé cet actionnaire.

Remarquant que les actionnaires avaient perdu beaucoup d'argent sans protester, il a demandé que les administrateurs de la banque abandonnent leurs jetons de présence pour 2007.

Tentant de lui répondre, M. Bouton, s'est fait interrompre par les huées du public quand il a remarqué que «toutes les enquêtes ont montré que les positions du trader à l'origine de la perte étaient dissimulées».