L'acquisition de la Bourse de Montréal (T.MXX) par le Groupe TSX (T.X) de Toronto ne mérite pas de voir le jour si elle ne peut pas soutenir l'imposition de conditions par l'Autorité des marchés financiers (AMF), a affirmé jeudi le député adéquiste Gilles Taillon.

L'acquisition de la Bourse de Montréal [[|ticker sym='T.MXX'|]] par le Groupe TSX [[|ticker sym='T.X'|]] de Toronto ne mérite pas de voir le jour si elle ne peut pas soutenir l'imposition de conditions par l'Autorité des marchés financiers (AMF), a affirmé jeudi le député adéquiste Gilles Taillon.

En fait, un échec découlant de contraintes réglementaires «raisonnables» signifierait que le Groupe TSX n'a pas simplement l'intention de fusionner ses activités avec celles de la Bourse de Montréal, mais carrément d'obtenir la «mainmise» sur les activités montréalaises, a soutenu le porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances.

A l'issue de sa présentation faite à l'occasion de la consultation publique de l'AMF sur la transaction proposée, M. Taillon s'est dit d'accord avec l'ancien premier ministre péquiste Jacques Parizeau, qui a soutenu mercredi que l'organisme réglementaire ne devait pas avoir peur d'imposer des conditions strictes aux Bourses.

Des six conditions que l'ADQ pose à la transaction, la plus spectaculaire est celle voulant que le conseil d'administration de la future entité, le Groupe TMX, soit paritaire entre Montréal et Toronto.

Les autres touchent à la pérennité des activités boursières dans la métropole québécoise, à l'imposition d'un plafond de 10%chaque actionnaire du Groupe TMX et au maintien de la compétence de l'AMF sur la Bourse de Montréal.

«Si la transaction avorte sur ces six conditions-là, mieux vaudrait peut-être qu'elle avorte», a lancé Gilles Taillon au président-directeur général de l'AMF, Jean St-Gelais.

«Ce n'est pas vrai que les administrateurs du Québec vont être moins bons que les administrateurs de l'Ontario», a-t-il illustré.

De leur côté, M. Parizeau et la Caisse de dépôt et placement du Québec réclament simplement la garantie écrite que 25% des membres du conseil seront québécois.

Le député de Chauveau a d'ailleurs estimé jeudi que la Caisse n'était «pas allée assez loin» dans ses recommandations formulées à l'AMF.

M. St-Gelais a une fois de plus dit craindre, jeudi, que des conditions trop contraignantes n'entraînent l'annulation du projet de transaction.

Il a rappelé que les pourparlers allaient se poursuivre en privé, au-delà de la consultation publique, entre l'AMF, la Bourse de Montréal et le Groupe TSX.

Selon lui, l'acquéreur menacera de retirer ses billes dans l'éventualité où des conditions trop sévères devaient être imposées.

«Nous espérons que le président va prendre ses responsabilités», a glissé le député Taillon.

Jean St-Gelais a par ailleurs eu un commentaire étonnant sur la survie de son organisation, menacée par le projet fédéral d'instaurer une commission pancanadienne des valeurs mobilières.

«La disparition de l'Autorité des marchés financiers est encore plus importante (par rapport aux) dommages que ça pourrait poser que précisément la (disparition de) la Bourse», a-t-il affirmé, avant de se défendre de vouloir faire une «comparaison boiteuse» entre les deux institutions.

Gilles Taillon l'a aussitôt rappelé à l'ordre en lui mentionnant que le maintien de la Bourse de Montréal était tout aussi important que celui de l'AMF.

Le titre de la Bourse de Montréal a clôturé jeudi à 33,30 $, en baisse de 1,3%, alors que celui du Groupe TSX a terminé la séance à 39,28 $, en recul de 1,7%, à la Bourse de Toronto.