Ne voulant pas devenir «prisonnier» d'une Chine qui l'inquiète de plus en plus et désirant par-dessus tout conduire l'entreprise vers de nouveaux horizons, Louis Garneau Sports ouvrira une usine au Mexique dans les prochains mois.

Ne voulant pas devenir «prisonnier» d'une Chine qui l'inquiète de plus en plus et désirant par-dessus tout conduire l'entreprise vers de nouveaux horizons, Louis Garneau Sports ouvrira une usine au Mexique dans les prochains mois.

Cette annonce, Louis Garneau l'a faite à ses employés, ces jours derniers, à Saint-Augustin-de-Desmaures. D'abord pour les rassurer.

Personne ne perdra son gagne-pain. Ensuite pour les informer que la poursuite de la diversification de la production s'avérait la meilleure carte à jouer pour en arriver à pénétrer de nouveaux marchés.

«Je ne suis pas un massacreur d'emplois», se défend l'homme d'affaires, qui avait dû encaisser la critique, il y a quelques années, au moment où il faisait appel à des manufacturiers chinois pour la fabrication d'une partie de sa collection de vêtements.

Dans les faits, Louis Garneau Sports va plutôt transférer une partie de sa production de la Chine vers sa nouvelle usine au Mexique, qui comptera, à court terme, une cinquantaine d'employés.

«Nous continuerons de miser sur la Chine pour la fabrication de produits de grande quantité. Au Mexique, nous opterons pour la production à moyen volume», explique M. Garneau au Soleil en précisant que les six établissements de la compagnie à Québec et à Newport, au Vermont, continueront de se concentrer principalement sur le design des produits et les collections personnalisées.

Louis Garneau avoue que les coûts de fabrication de ses vêtements vont être plus élevés au Mexique qu'en Chine. Par contre, il décèle certains avantages.

«Les coûts de transport seront moins élevés. Et en raison du libre-échange pratiqué au Mexique, des portes s'ouvriront plus facilement en Europe et au Japon.»

Paradis de la production de masse et de la main-d'oeuvre à bon marché, la Chine risque de «basculer» et de vivre de graves problèmes sociaux, pressent Louis Garneau, qui a multiplié le nombre de voyages d'affaires dans ce pays au cours des dernières années.

Il s'attend notamment à une hausse importante des coûts de production à moyen terme.

«Tout le monde dans le secteur du vêtement a mis le cap sur la Chine. On est tous en train de vider le lac. Moi, j'ai le goût d'aller voir ailleurs.»

En février dernier, Louis Garneau Sports a vendu sa filiale Chlorophylle. Il s'en était porté acquéreur en 2003, alors que la compagnie vivait de graves problèmes financiers.

Cinq ans plus tard, Louis Garneau Sports a réussi à placer l'entreprise spécialisée dans la conception de vêtements haut de gamme pour les activités de plein air sur la voie de la rentabilité.

«Nous avons vendu Chlorophylle, qui allait très bien, pour nous recentrer sur Louis Garneau Sports et miser sur une stratégie de croissance à l'échelle mondiale.»

À la suite de la vente de Chlorophylle, l'entreprise, qui célèbre cette année son 25e anniversaire, compte près de 340 employés dont plus de 260 travaillent au Québec.