En attendant que le gouvernement québécois prenne une décision finale sur le contrat du métro de Montréal, Bombardier (T.BBD.B) a du pain sur la planche du côté de Paris.

En attendant que le gouvernement québécois prenne une décision finale sur le contrat du métro de Montréal, Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] a du pain sur la planche du côté de Paris.

Au cours des deux à trois prochaines années, la SNCF (Société nationale des chemins de fer français) devrait attribuer divers contrats d'une valeur de 19 à 22 milliards $.

Bombardier espère notamment remporter un contrat pour remplacer les trains à grande vitesse de première génération.

La SNCF pourrait ainsi constituer le client de lancement du Zefiro, le nouveau train à grande vitesse que Bombardier développe présentement.

Ce contrat, d'une valeur de 12 à 15 milliards $, devrait porter sur 300 à 400 rames. La SNCF devrait présenter le cahier des charges au cours de la prochaine année.

Dans le passé, Bombardier s'est alliée à Alstom à quelques reprises pour présenter des offres, notamment en France et en Allemagne, pour des trains à grande vitesse.

Les relations entre les deux grands manufacturiers se sont toutefois détériorées au cours des deux dernières années en marge de l'attribution du contrat de renouvellement des voitures du métro de Montréal.

En mai 2006, le gouvernement québécois a demandé à la Société de transport de Montréal d'accorder le contrat à Bombardier sans appel d'offres.

Alstom a porté l'affaire devant les tribunaux et la semaine dernière, le juge Joël Silcoff de la Cour supérieure du Québec a ordonné la tenue d'un appel d'offres en bonne et due forme.

Le gouvernement québécois n'a pas encore décidé s'il ira en appel ou pas.

Dans le cas du train à grande vitesse de la SNCF, Bombardier entend faire cavalier seul.

«C'est encore tôt, les choses peuvent changer, mais pour l'instant, nous pensons présenter notre propre produit», déclare le porte-parole de Bombardier Transport, David Slack.

Tout dépendant du contenu du cahier des charges que présentera la SNCF, il pourrait s'agir du Zefiro. Le nouveau train de Bombardier pourra transporter plus d'un millier de passagers à plus de 300 km/h.

«C'est un train de nouvelle génération, soutient M. Slack. Il comprend des composantes qui sont des versions améliorées de ce qui existe présentement, mais il comprend également une architecture et un concept de nouvelle génération.»

Le Zefiro vient toutefois de subir un premier revers en Italie: une nouvelle société privée italienne, Nuovo Trasporto Viaggiatori (NVT), lui a préféré le nouveau train à grande vitesse d'Alstom.

M. Slack fait toutefois remarquer que NTV a simplement choisi Alstom comme «fournisseur préféré» et que le contrat n'a toujours pas été signé.

Bombardier peut se consoler avec deux autres contrats que la SNCF devrait attribuer au cours des prochaines années.

La société vient de présenter le cahier des charges pour un train de transport régional destiné à remplacer les trains TER actuels.

«Nous avons beaucoup d'expérience au niveau des trains régionaux, fait valoir M. Slack. Nous livrons présentement un grand nombre de trains AGC (autorails à grande capacité).»

Les derniers trains AGC devraient être livrés en 2011. Le contrat de remplacement des trains TER arriverait à point nommé puisque les livraisons devraient débuter en 2012.

La SNCF devrait également attribuer un troisième contrat pour 300 rames de trains à deux niveaux destinés à la région parisienne.

M. Slack n'a pas voulu commenter cette commande puisque les détails se font encore rares.

«Chose certaine, la France est un important marché stratégique pour nous, affirme le porte-parole. C'est pour cela que nous avons une importante usine de production ici.»

L'usine de Crespin devrait d'ailleurs embaucher 400 employés supplémentaires en 2008, qui viendront s'ajouter aux 1600 employés actuels.