L'administration Bush et la Réserve fédérale ont informé vendredi les dirigeants de Fannie Mae et Freddie Mac, géants du refinancement hypothécaire, que le gouvernement prépare un plan pour prendre le contrôle des deux compagnies et les placer en tutelle.

L'administration Bush et la Réserve fédérale ont informé vendredi les dirigeants de Fannie Mae et Freddie Mac, géants du refinancement hypothécaire, que le gouvernement prépare un plan pour prendre le contrôle des deux compagnies et les placer en tutelle.

Le plan a été présenté lors d'une réunion à laquelle participaient le secrétaire d'État au Trésor, Henry M. Paulson Jr, Ben S. Bernanke, le président de la Réserve fédérale, et James Lockhart, le chef de l'agence qui régit les compagnies. Fannie et Freddy étaient représentés par Daniel H. Mudd, directeur de Fannie Mae, et Richard F. Syron, directeur de Freddie Mac.

D'après les comptes rendus de la réunion, MM. Mudd et Syron auraient appris qu'ils devraient quitter leurs fonctions. Leurs conseils d'administration seraient également remplacés, et leurs actionnaires pratiquement dépouillés, mais les compagnies pourraient continuer à fonctionner, car le gouvernement se portera garant de leurs dettes.

Il n'est pas possible de calculer le coût de ce sauvetage gouvernemental, mais les énormes dettes éventuelles des compagnies pourraient coûter des dizaines de milliards aux contribuables. Ce sauvetage deviendrait l'un des plus importants de l'histoire américaine.

La mesure suit le sauvetage plus tôt cette année de Bear Stearns, la banque d'investissement, au moment où le gouvernement tente d'endiguer les crises du crédit et de l'immobilier qui minent l'économie. Dans le cas de Bear Stearns, le gouvernement a fourni des garanties et l'essentiel des actifs ont été transférés à J.P. Morgan Chase, laissant des miettes aux actionnaires.

Sous la tutelle, la quasi-totalité des actions ordinaires et prioritaires de Fannie et Freddie ne vaudraient presque plus rien et les pertes sur les hypothèques qu'elles possèdent ou garantissent pourraient être remboursées par les contribuables. La tutelle fonctionnerait un peu comme les faillites que les petites compagnies utilisent pour nettoyer leurs livres et émerger avec un meilleur bilan.

Le gouvernement aurait l'intention d'annoncer la décision demain, avant la réouverture des marchés asiatiques.

La baisse des marchés financier et immobilier semble avoir forcé la main du gouvernement, en particulier devant l'incapacité des compagnies de lever des fonds et alors que les gouvernements étrangers possèdent pour des milliards de titres émis par Freddie et Fannie.

Il y a à peine cinq semaines, le président Bush a approuvé une loi qui accorde à son administration l'autorité d'injecter des milliards de dollars dans les compagnies à travers des investissements ou des fonds. En proposant la loi, le secrétaire d'État au Trésor, Henry M. Paulson Jr. a dit qu'il n'avait pas l'intention d'accorder des prêts aux compagnies, mais qu'en donnant au gouvernement la possibilité d'appuyer les compagnies, il enverrait une bonne dose de confiance aux marchés. Mais les minces réserves de capital qui ont gardé les compagnies à flot n'ont cessé de s'éroder, le marché immobilier a poursuivi son déclin et le nombre de saisies a monté en flèche.

Dans leur bilan financier trimestriel, le mois dernier, les deux compagnies ont rapporté d'énormes pertes et prédit que le prix des maisons chuterait davantage que ce qui était anticipé.

Le prix de l'action des compagnies a plongé au cours de la dernière année. À la fermeture des marchés, hier, l'action de Fannie s'échangeait autour de 5,50$, comparativement à 70$ il y a un an. Freddie s'échangeait à environ 4$, par rapport à 65$ il y a un an.