C'est désormais officiel: l'économie américaine est en récession, a annoncé l'organisme chargé de dater les cycles économiques, qui fait débuter le début des difficultés de la première économie mondiale à décembre 2007.

C'est désormais officiel: l'économie américaine est en récession, a annoncé l'organisme chargé de dater les cycles économiques, qui fait débuter le début des difficultés de la première économie mondiale à décembre 2007.

Le Bureau national de la recherche économique (NBER) a rendu lundi son verdict, traditionnellement tardif, alors que les économistes emploient librement «le mot en R» depuis plusieurs mois.

Ce comité privé, qui sert de référence, a expliqué dans un communiqué avoir «déterminé qu'un pic dans l'activité économique est intervenu en décembre 2007. Le pic marque la fin de l'expansion qui avait commencé en novembre 2001 et le début d'une récession».

La dernière phase d'expansion économique a donc duré six ans et un mois. «La précédente expansion dans les années 1990 avait duré 120 mois» (dix ans exactement), a ajouté l'organisme.

Les deux précédentes récession avaient duré huit mois: de juillet 1990 à mars 1991, de mars à novembre 2001. La plus longue recensée au XXe siècle est celle qui dura d'août 1929 à mars 1933, la «Grande dépression».

Le début de la récession, en décembre 2007, a suivi de six mois l'événement qui, de nombreux observateurs, marque le début de la crise des «subprimes» (crédits hypothécaires à risque): la liquidation de deux fonds spéculatifs investis dans ce type de titres par la banque d'investissement Bear Stearns.

Pour résumer ses critères, le NBER explique qu'«une récession est une baisse significative de l'activité économique qui se répand à travers l'économie, durant plus de quelques mois, normalement visible dans la production, l'emploi, le revenu réel, et d'autres indicateurs».

Le bureau dit s'appuyer sur quatre mesures mensuelles de l'activité économique pour dresser un tableau plus complet que le seul produit intérieur brut (PIB). La plupart des pays utilisent pour définir une récession l'enchaînement de deux trimestres consécutif de contraction du PIB.

Le nombre d'emplois dans l'économie américaine «a atteint un pic en décembre 2007 et a baissé tous les mois depuis», a expliqué le NBER.

La mesure du revenu disponible des ménages retenue par le NBER «a connu un pic en décembre 2007, a suivi une évolution en zigzag à partir de là jusqu'en juin 2008 à des niveaux légèrement inférieurs au pic, et a baissé de manière générale depuis juin».

Les ventes en volume de biens et services, y compris de biens importés, ont «atteint un pic bien défini en juin 2008». Enfin la production industrielle «a connu son pic en janvier 2008».

Pour toutes ces raisons, le NBER considère que même si le premier trimestre 2008 a vu une croissance du PIB (+1,0% en rythme annuel par rapport au précédent), il s'agissait d'un trimestre de récession. Même chose pour le deuxième, qui avait surpris tout le monde avec sa hausse robuste de 2,8% du PIB.

Le bureau a l'habitude de prendre son temps pour définir le début et la fin d'une période de contraction de l'économie: «de six à dix-huit mois», soit «suffisamment longtemps pour que la réalité d'une récession ne soit pas du tout mise en doute» et pour «pouvoir définir une date précise».

Il devrait être tout aussi long pour déterminer la date à laquelle les États-Unis seront de nouveau entrés en expansion. Mais les très mauvais indicateurs économiques publiés récemment, et le pessimisme des économistes sur les perspectives de 2009 laissent penser que ce n'est pas pour tout de suite.