Grâce à des marges brutes élevées sur l'essence aux États-Unis, la chaîne Couche-Tard (T.ATD.B) a réalisé des bénéfices records à son deuxième trimestre, mais elle veut encore améliorer sa rentabilité en 2009, malgré la récession sévère appréhendée.

Grâce à des marges brutes élevées sur l'essence aux États-Unis, la chaîne Couche-Tard [[|ticker sym='T.ATD.B'|]] a réalisé des bénéfices records à son deuxième trimestre, mais elle veut encore améliorer sa rentabilité en 2009, malgré la récession sévère appréhendée.

Alimentation Couche-Tard est «en avance sur son objectif de profits pour l'exercice 2009 et ça s'annonce bien encore pour deux ou trois trimestres», souligne à La Presse Affaires le président et chef de la direction, Alain Bouchard.

Couche-Tard a atteint des profits de 97,6 millions de dollars, ou de 49 cents par action, durant les trois mois terminés le 12 octobre dernier. Les revenus ont de leur côté grimpé de 30,2%, à 4,6 milliards.

La cote boursière chute

Malgré tout, la cote boursière de Couche-Tard a chuté hier de 5,1%, à 13$, après avoir perdu 29% cette année.

Les fortes marges de Couche-Tard ne sont pas soutenables à long terme, estime l'analyste de Valeurs mobilières Desjardins, Martin Landry. C'est trop tôt pour acheter des actions de Couche-Tard parce que la baisse de confiance des consommateurs va lui nuire, ajoute celui de Scotia Capital, Anthony Zicha.

Alain Bouchard réplique que Couche-Tard bat les concurrents parce qu'elle «a pris des décisions depuis plusieurs mois, bien avant l'arrivée de la crise, pour réduire ses dépenses, augmenter son efficacité et améliorer ses produits».

En outre, Couche-Tard est «en excellente situation financière, avec des liquidités en mains de 188 millions et des marges de crédit de 480 millions, surtout pour profiter d'occasions d'acquisitions», note Alain Bouchard.

Profiter de la récession

Des dépanneurs pourraient ne pas survivre à la récession, croit l'analyste de BMO Capital, David Hartley, et Couche-Tard pourrait en profiter.

Alain Bouchard analyse quelques dossiers d'acquisition. «Des chaînes manquent de relève et d'autres devront refinancer des emprunts d'ici mars prochain. On ne sortira pas de cette récession très rapidement», dit-il.

Les fortes marges sur l'essence ont compensé pour la baisse du volume à la pompe, mais les ventes des Couche-Tard vont bien grâce à l'offensive sur l'alimentation. Des dépanneurs vendent des plats à emporter et jusqu'à 650 hot-dogs par jour, grâce à des prix spéciaux.

Les mauvaises nouvelles économiques incitent par ailleurs des clients à acheter la marque moins chère (bière, cigarettes, croustilles, eau), mais Couche-Tard sabre de son côté les coûts partout. «On lève toutes les pierres», lance le président. Si la chaîne investit dans des projets au bon rendement, pour notamment réduire ses coûts d'énergie, elle en reporte toutefois d'autres, pour conserver ses liquidités en cette période.