Vous écrivez que la planification de la retraite des familles à revenus moyens ne va pas trop mal, que ce sont les plus riches qui doivent économiser davantage. Combien?

Vous écrivez que la planification de la retraite des familles à revenus moyens ne va pas trop mal, que ce sont les plus riches qui doivent économiser davantage. Combien?

Réponse: Ça dépend de leurs revenus avant la retraite, du genre de style de vie et des autres sources de revenus qu'ils ont. Ça varie d'un ménage à l'autre. Mais, généralement, ce n'est pas aussi mal, par contre, que ce que plusieurs personnes avaient avancé, grâce au filet de sécurité social canadien.

Q: Vous dites quand même qu'il faut avoir mis de côté de 20 à 25 fois le salaire annuel moyen qu'on désire avoir avant de faire le grand saut.

R: Oui, et c'est au-delà des revenus de retraite. Si vous voulez un revenu de 50 000$ par année, vous devriez donc avoir économisé un million de dollars en tenant en compte du fait que votre portefeuille devra durer 30 ans.

Q: Quelqu'un qui a commencé à mettre 10% de son revenu de côté à 25 ans sera-t-il dans une bonne situation?

R: Oui. La plupart des gens peuvent économiser dans la vingtaine. Mais quand ils achètent une maison et ont des enfants, pendant ces années-là, ils n'économisent pas beaucoup.

Après, c'est possible d'augmenter le niveau d'épargne considérablement. Normalement, on n'a plus d'hypothèque ou de droits de scolarité à payer. Mais le sujet principal de ce livre n'est pas la finance, mais plutôt les 30 dernières années de votre vie.

Q: Vous dites justement que pendant ces années, plusieurs vont vouloir travailler et qu'ils le feront par choix. C'est surprenant, non?

R: Moi, ça m'a surprise parce qu'on a tellement entendu parler de préretraite. Mais ça devient de moins en moins populaire (parce que les gens veulent rester actifs).

Le travail, ce n'est pas juste un salaire. C'est aussi une façon de se dépasser, de garder contact avec le monde extérieur.

Pour les gens qui n'aiment pas leur travail, ce sera le moment de se réinventer et de faire autre chose. Mais pour ceux qui aiment leur travail, ils vont y rester plus longtemps, de manière plus flexible.

Q: On a donc exagéré les pénuries de personnel à venir?

R: Il va y avoir un manque de personnel, même si plusieurs baby-boomers restent au travail. Ils forment 46% des travailleurs. Même si le travailleur qui a 61 ans actuellement travaille jusqu'à 70 ans, on aura un ralentissement dans la croissance du nombre de travailleurs.

Q: Un des conseils que vous formulez, c'est d'avoir un portefeuille composé d'au moins 50% d'actions, même après le début de la retraite. Plus que d'autres, non?

R: Pour obtenir un portefeuille qui vous permettra d'avoir une retraite pendant 30 ans, vous devez prendre plus de risques. Le rendement des obligations est tellement bas. Mais ça dépend évidemment de vos autres sources de revenus.

Q: En page 167 de votre livre, vous présentez une liste d'entreprises dans lesquelles investir. Il y a beaucoup de banques. C'est ironique par les temps qui courent.

R: D'abord, ce n'est pas une liste de recommandations, mais plutôt une liste de compagnies qui ont augmenté leurs dividendes ces cinq dernières années.

Maintenant, franchement, je trouve que le temps est parfait pour acheter des titres bancaires.

Tu obtiens, par exemple, 5% sur le titre de la Banque de Montréal. C'est un rendement exceptionnel pour une compagnie qui paie des dividendes depuis 153 ans.

Q: Vous n'aimez pas l'hypothèque inversée pour financer une retraite. Pourquoi?

R: Je n'ai pas dit que je n'aimais pas ça. Seulement qu'elle a ses bons et moins bons côtés. C'est très cher. Implicitement, vous empruntez de l'argent bien au-dessus du coût du marché.

Pour des gens, c'est la solution à suivre, particulièrement si ça ne les dérange pas de ne pas avoir un gros héritage à léguer.