Les ministres du Pétrole de l'OPEP, qui arrivaient à Vienne lundi, devraient laisser inchangé le niveau de production officiel du cartel, bien que plusieurs membres fassent pression en faveur d'une réduction officieuse de l'offre pour stabiliser les prix de l'or noir.

Les ministres du Pétrole de l'OPEP, qui arrivaient à Vienne lundi, devraient laisser inchangé le niveau de production officiel du cartel, bien que plusieurs membres fassent pression en faveur d'une réduction officieuse de l'offre pour stabiliser les prix de l'or noir.

«Nous ne pensons pas qu'il y ait besoin de baisser la production», a estimé Mohammad al-Olaïm, ministre du Pétrole du Koweït, lundi soir à Vienne.

«La politique de l'OPEP consistant à continuer à bien approvisionner le marché sera maintenue et on n'y touchera pas», a renchéri son homologue émirati, Mohammed al-Hameli.

Cette position favorable à un statu quo de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) tranche avec celle des «faucons» du cartel, qui veulent réduire l'offre de brut pour empêcher les prix de tomber sous les 100 $.

Montés jusqu'à 147,50 $ en juillet, les cours pétroliers se situaient en dessous de 103 $ lundi.

«Il y a trop de pétrole sur le marché», a affirmé le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, en arrivant à Vienne.

«Tout le monde est d'accord sur le fait qu'il y aura un problème de surproduction de 500 000 à 1 million (de barils par jour) d'ici l'année prochaine», a affirmé l'Algérien Chakib Khelil, actuel président de l'OPEP.

Pour Téhéran, les pays membres qui dépassent leur quota de production, comme l'Arabie saoudite, doivent réduire leur offre pour revenir aux niveaux officiels et enrayer la récente chute des prix. Le Venezuela et la Libye semblent aussi favorables à cette option.

Si une baisse officielle des quotas semble pour l'heure exclue, la question d'une réduction officieuse de la production n'est pas tranchée et devrait faire débat, l'OPEP dépassant d'un million de barils par jour (mbj) ses objectifs officiels.

Des pays du Golfe comme le Qatar, les Emirats arabes unis ou le Koweït reconnaissent eux aussi qu'il y a un surplus de production actuellement, mais ils s'inquiètent des données pour l'hiver, saison pendant laquelle la demande augmente.

Mais d'un autre côté, alors que le ralentissement économique mondial pèse sur la demande d'or noir, les ministres de l'OPEP s'inquiètent de voir les cours tomber davantage.

Tous gardent en mémoire le scénario catastrophe de 1998, quand le baril avait chuté à 10 $ dans la foulée de la crise asiatique.

Les Saoudiens, leaders de facto du cartel pétrolier, devraient avoir le dernier mot. Attendu dans la nuit de lundi à mardi à Vienne, le puissant ministre saoudien du pétrole Ali al-Nouaïmi n'a pas encore fait connaître la position de son pays.

Riyad pompait du brut à des niveaux record, autour de 9,6 mbj en juillet, alors que son quota n'est que de 8,94 mbj.

Au printemps, l'Arabie avait unilatéralement décidé d'augmenter de 500 000 barils par jour son offre pour donner un gage de bonne volonté aux pays consommateurs et tenter de freiner la flambée des prix pétroliers.

Les experts présents à Vienne se demandent si Riyad maintiendra cette cadence ou ramènera peu à peu sa production plus près de ses niveaux du début de l'année.

La majorité des analystes juge que l'OPEP va probablement commencer à réduire discrètement son excédent de production, tout en maintenant ses quotas officiels jusqu'à la prochaine réunion, en décembre.

Une réunion pourrait même être organisée plus tôt, «d'ici six semaines», pour agir rapidement si besoin, juge Vera de Ladoucette, analyste du Cambridge Energy Research Associates (Cera).