Le prix de l'essence vous fait rager. Vous avez décidé de regarder du côté des voitures hybrides. Un petit conseil: il faut s'armer de patience.

Le prix de l'essence vous fait rager. Vous avez décidé de regarder du côté des voitures hybrides. Un petit conseil: il faut s'armer de patience.

Quelques coups de fil chez les concessionnaires convainquent rapidement. Il ne reste pas beaucoup de voitures hybrides au Québec, seulement quelques unes au Canada. Les réponses se ressemblent à près toutes. Pour 2008, il faut oublier ça et réservez votre modèle 2009 car la demande est forte.

Voyons voir. Chez les concessionnaires GM, le Yukon et la Malibu en format hybride ne sont même pas vendus en magasin au Québec. Et ailleurs, il n'en reste plus. Il faut se rabattre sur le modèle de l'année suivante. «Nous allons en recevoir au pire à la fin de l'année», affirme un vendeur.

Chez les concessionnaires Ford, c'est le même problème. Pour obtenir la Ford Escape hybride, il faut attendre jusqu'à 3 mois avec en vue le modèle 2009. Au Québec, il n'en reste plus à l'heure actuelle. Seules quelques voitures fantasmées sont encore disponibles en Ontario. Encore là, la demande est énorme, ce qui est confirmé à LaPresseAffaires.com.

Chez certains concessionnaires Toyota, il est cependant possible de se procurer la Camry hybride. Mais l'offre est encore là limitée. Du côté des concessionnaires Honda - qui a la Civic hybride - la chose est entendue: attendez à l'automne pour le modèle 2009.

Même la Prius

Le symbole lui-même de la voiture hybride – la Prius de Toyota – est introuvable au Québec. Pour l'obtenir – et ce sera une 2009 – le consommateur doit attendre au moins 6 mois.

Chez Toyota Canada, on avoue du bout des lèvres que l'offre a eu de la misère à suivre la demande.

«Les ventes de la Prius ont gonflé de 400%», souligne Nicole Grant, relationniste chez le constructeur.

Par exemple, Toyota a vendu 735 Prius en juin dernier alors que ce chiffre n'était que de 143 il y a un an. La raison majeure est la demande américaine qui est en train d'exploser pour ce modèle hautement économe en essence.

Justement, dans le milieu, on souligne que plusieurs de ces voitures destinées au Canada ont «pris le chemin de la Californie».

Mais l'offre va suivre, assure Toyota. Une usine sera implantée au Mississippi en 2010 afin de palier cette demande effrénée.

Pour Éric Lefrançois, chroniqueur automobile, cette demande n'est pas prête de s'essouffler. Et il s'agit d'une tendance lourde qui n'est pas présente seulement au Québec.

«Au Québec, on a souvent privilégié les voitures compactes et sous-compactes. Par exemple, l'an passé, on a vendu ici plus de 16 000 Yaris. Mais le phénomène est en train de gagner l'Ouest canadien et les États-Unis», dit-il.

Malgré la forte demande, le prix risque toutefois d'en rebuter plus d'un.

Vendue à 27 500 $, la Prius n'est pas «donnée», pensent plusieurs. Pour le modèle 2008, le consommateur profitait de deux crédits d'impôt – 4000 $ de retour provenant du fédéral et du provincial. Mais pour 2009, l'initiative écoAuto d'Ottawa va disparaître. Et on ne sait toujours pas si l'initiative de Québec sera reconduite.

C'est d'ailleurs ce qui a fait bouger Jocelyn, un client de Toyota provenant de la Beauce. Il est un des derniers chanceux à avoir mis la main sur une Prius 2008. Celui-ci a décidé de l'acheter en grande partie en raison des incitatifs gouvernementaux. Mais la tâche n'a pas été facile.

«J'ai contacté au moins une dizaine de concessionnaires. Partout on me disait qu'il n'y avait plus de Prius et que la demande américaine était trop forte», dit-il.

Finalement, il en a déniché une à Québec. Mais il n'a pas eu le choix de la couleur. Il en prendra possession sous peu. Mais pour la plupart, il faudra attendre les nouvelles modèles. Et ronger son frein.