En marge de l'assemblée annuelle de Desjardins, samedi, Mme Leroux, qui succède à Alban D'Amours, a déclaré que les éléments distinctifs de la coopérative étaient son réseau des caisses et son approche décentralisée.

En marge de l'assemblée annuelle de Desjardins, samedi, Mme Leroux, qui succède à Alban D'Amours, a déclaré que les éléments distinctifs de la coopérative étaient son réseau des caisses et son approche décentralisée.

Elle a souligné que certaines caisses avaient de très bons résultats dans leur secteur et qu'il fallait capitaliser sur de telles situations afin d'accroître localement l'entrepreneurship des institutions.

«Nos caisses ont un modèle unique qu'aucun de nos concurrents n'a vraiment sur le marché canadien et c'est un modèle largement éprouvé, a-t-elle dit lors d'une conférence de presse. Alors on a là une formule qui nous distingue et qui mérite d'être poussée plus loin sur le marché canadien.»

Mme Leroux a dit souhaiter que certaines activités, chapeautées actuellement depuis 2000 par la Fédération des caisses, puissent être décentralisées et prises en charge par le réseau des caisses.

Elle a donné l'exemple de caisses du Saguenay qui partagent des activités de recouvrement entre elles.

Lors d'un discours prononcé plus tôt, Mme Leroux a insisté sur l'importance de disposer de caisses en position de force, en région, qui peuvent appuyer le Mouvement Desjardins dans son ensemble à développer de nouveaux marchés.

L'objectif de la coopérative est de faire passer ses revenus hors Québec de 22 pour cent à 25 pour cent, d'ici la fin de 2008.

Mme Leroux a affirmé que cette progression pourrait s'appuyer sur les services aux entreprises, ainsi que sur les activités dans l'assurance et les valeurs mobilières.

D'autre part, elle croit que les turbulences des marchés au Canada et dans le monde auront probablement un effet de consolidation du secteur financier, ce qui pourrait créer des occasions de rapprochements pour Desjardins.

Mme Leroux, qui a été élue à la tête de la coopérative financière à la mi-mars, propose aussi de réfléchir à l'opportunité de concentrer la direction de toutes les filiales du groupe entre les mains du président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, comme c'est le cas depuis 2004.

«Il m'apparaît tout à fait légitime que le président ou la présidente du mouvement aborde la question en toute transparence et qu'on en fasse des analyses, pour qu'on puisse examiner ce que d'autres grands groupes coopératifs comme nous ont eu comme débat, et qu'avec les caisses on trouve ensemble la meilleure formule», a-t-elle dit.

Elle a toutefois précisé qu'elle entendait assumer l'ensemble des rôles actuels qui lui ont été confiés en attendant les conclusions de cette réflexion.

Actuellement, la présidence du Mouvement Desjardins regroupe la présidence du conseil d'administration, de même que le rôle de chef de direction de la Fédération et des composantes et filiales de la coopérative, telles que Valeurs mobilières Desjardins.

Mme Leroux a affirmé que ses propositions de décentralisation ne devaient aucunement être perçues comme une critique envers son prédécesseur, Alban D'Amours, qui était présent à ses cotés, samedi, lors de la conférence de presse.

M. D'Amours, dont le mandat de huit ans à la tête de l'institution s'est terminé samedi, a affirmé que des initiatives avaient déjà permis de décentraliser certaines activités et qu'en ce sens, Mme Leroux respectait la culture de Desjardins, qui consiste à «bâtir à partir des héritages reçus».

Après six tours de scrutin, Monique Leroux est devenue, il y a deux semaines, la première femme en 108 ans d'histoire à être élue présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins, devant sept autres candidats.

Samedi, Mme Leroux a assuré qu'elle occuperait ses fonctions depuis le siège de Desjardins à Lévis. Elle habitera Québec et Montréal et aura aussi un bureau dans la métropole.