Google (GOOG) s'est officiellement lancée dans la gestion de dossiers médicaux en ligne, en démarrant la semaine dernière un projet pilote avec une clinique de Cleveland.

Google [[|ticker sym='GOOG'|]] s'est officiellement lancée dans la gestion de dossiers médicaux en ligne, en démarrant la semaine dernière un projet pilote avec une clinique de Cleveland.

Selon les rares informations qu'a laissé filtrer Google sur son blogue, entre 1500 et 10 000 patients se sont enrôlés pour que leur dossier médical soit importé dans un compte Google sécurisé.

Les professionnels de la santé autorisés pourront y accéder et partager entre eux des informations cliniques.

Le plan d'affaires de Google dans ce nouveau créneau n'est pas très clair, bien que la diffusion de publicité ultra ciblée semble être envisagée.

Mais chose certaine, le marché des dossiers médicaux informatisés, aux États-Unis, apparaît de plus en plus comme une manne pour plusieurs fournisseurs.

Ce secteur devrait générer des dépenses de 4 milliards US d'ici 2015, prévoit la firme de recherche Kalorama Information, soit une augmentation de 400% par rapport à 2005.

Pas étonnant dans ce contexte qu'un autre géant de la recherche sur l'internet, Microsoft, cherche à faire sa place.

Lundi, sa filiale HealthVault annonçait la création d'un fonds de 3 millions, le Microsoft HealthVault Be Well Fund, pour «stimuler la recherche et le développement d'outils en ligne» permettant la circulation des dossiers médicaux.

Bien différent au Canada

Au Canada et au Québec, Google et Microsoft ont cependant très peu de chances d'être ceux qui feront disparaître les dossiers médicaux sur papier.

«Nous sommes dans une logique de réseau public très différente de celle qui prévaut aux États-Unis.»

«La dynamique commerciale américaine, qui pousse les hôpitaux et cliniques privées à se mettre en partenariat avec des entreprises comme Google, n'a pas lieu ici», note le Dr André Simard, directeur du bureau des projets de Dossier de santé du Québec, un organisme qui met en place des normes communes pour les dossiers médicaux électroniques.

N'empêche, des sommes colossales sont aussi en jeu ici pour la création d'un dossier médical informatisé.

L'organisme gouvernemental Inforoute Santé du Canada estime qu'entre 10 et 12 milliards de dollars auront été investis entre 2001 et 2015 pour créer des standards «permettant aux systèmes de se parler entre eux».

C'est une grosse différence par rapport aux projets de Google et de Microsoft, dont les systèmes sont mutuellement incompatibles.

Au début d'avril, un premier projet pilote découlant de ces investissements commencera à Québec.

Il permettra, par exemple, à un médecin de consulter en ligne le dossier d'un patient à la pharmacie du coin.

Certains partenaires, comme Bell XWave, ont déjà été ciblés pour la livraison de données et la création d'outils de visualisation.

D'autres fournisseurs, comme Medi-Plus et Purkinje, qui commercialisent des logiciels destinés aux médecins, se livreront un peu plus tard une lutte pour le contrôle des cabinets.