Alors que les marchés malmènent son action, Bombardier (T.BBD.B) a une bonne nouvelle à se mettre sous la dent.

Alors que les marchés malmènent son action, Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] a une bonne nouvelle à se mettre sous la dent.

L'avionneur a décroché un contrat de 242 millions US pour la livraison de huit turbopropulseurs Q400 à la société Ethiopian Airlines. Ce contrat comprend des options sur quatre autres appareils, ce qui porterait sa valeur à 366 millions US.

«C'est positif dans le contexte actuel, a commenté hier Benoît Poirier, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins. Les commandes sont moins nombreuses. Alors, le fait d'avoir une commande pour huit appareils, c'est positif.»

Ethiopian Airlines est un nouveau client pour Bombardier.

«La vitesse de 360 noeuds, les faibles coûts d'exploitation et la feuille de route en matière d'environnement du Q400 nous permettront de maintenir les normes de qualité élevées pour lesquelles nous avons reçu de nombreux prix», a déclaré le chef de la direction d'Ethiopian Airlines, Girma Wake, par voie de communiqué.

Bombardier n'a pas divulgué le calendrier de livraison des appareils.

Il y a quelques jours, le transporteur américain Horizon Air a fait savoir qu'il discutait de la possibilité de retarder la livraison d'appareils Q400. Au lieu de recevoir trois appareils d'ici la fin de 2008 et 11 appareils en 2009, Horizon recevrait un appareil d'ici la fin de l'année, cinq en 2009, cinq en 2010 et les trois autres par après.

Benoît Poirier a rappelé qu'Horizon Air était en voie de remplacer tous ses biréacteurs CRJ700 par des turbopropulseurs Q400. Le délai demandé à Bombardier pourrait signifier que le transporteur américain a de la difficulté à revendre ses biréacteurs.

«Cela indique que Bombardier n'est pas à l'abri du ralentissement économique actuel», a écrit l'analyste.

Cette semaine, le transporteur européen Lufthansa a fait savoir qu'il entendait réduire de 14 le nombre de biréacteurs régionaux CRJ200 exploités par sa filiale régionale CityLine.

Il y a deux semaines, le transporteur régional mexicain ALMA a mis fin à ses activités, remettant entre les mains de différentes entreprises de location sept appareils CRJ100 et 10 appareils CRJ200.

Selon Bombardier, une centaine d'appareils CRJ100 et CRJ200, des avions de 50 places, devraient se retrouver sur le marché dans l'année qui vient. Une porte-parole de Bombardier Aéronautique, Sylvie Gauthier, a dit s'attendre à ce que ces appareils soient déployés dans des marchés émergents ou qu'ils soient convertis en avions cargo ou en avions d'affaires.

Face à cet afflux d'appareils, une entreprise qui se spécialise justement dans la conversion de CRJ200 en avions d'affaires, Project Phoenix, s'est frotté les mains cette semaine à Dubaï.

Le président de Projet Phoenix, Mike Cappuccitti, a fait valoir que, dans le contexte économique actuel, des clients potentiels pourraient tourner le dos à un luxueux avion d'affaires neuf de 60 millions US pour se tourner vers un avion commercial converti coûtant une fraction de cette somme. «Il y a là une occasion pour nous», a-t-il déclaré par voie de communiqué.

Dans un marché à la baisse, l'action de catégorie B de Bombardier a clôturé à 3,55$ hier à la Bourse de Toronto, une chute de 10% par rapport à la veille. Depuis le quatre novembre dernier, le titre a perdu près de 32% de sa valeur.