Déjà en tête pour la performance au Canada, Metro (T.MRU.A) a dévoilé hier des profits trimestriels en hausse de 25,5% et croit pouvoir contrer la tempête économique en 2009.

Déjà en tête pour la performance au Canada, Metro [[|ticker sym='T.MRU.A'|]] a dévoilé hier des profits trimestriels en hausse de 25,5% et croit pouvoir contrer la tempête économique en 2009.

La chaîne canadienne de supermarchés a profité de la fin de la guerre de prix en Ontario et mise maintenant sur ses ventes de marques maison (20% des revenus) et sur ses magasins rénovés pour croître encore en 2009, malgré l'économie au neutre.

Metro, entreprise de Montréal, a ainsi battu les prévisions d'analystes à son quatrième trimestre, avec des profits de 72,3 millions de dollars, un bond de plus de 25%, et de 64 cents par action diluée (+30,6%), par rapport aux 61 cents prévus par ces analystes. Les ventes ont atteint 2,48 milliards, en hausse de 1,8%.

Durant l'exercice 2008 terminé le 27 septembre dernier, le bénéfice a grimpé de 5,8%, à 292,7 millions, et le chiffre d'affaires de 0,8%, à 10,7 milliards. Loblaw vient aussi de déclarer des profits trimestriels en hausse de 32,5%.

«Metro garde le cap pour les deux prochains trimestres, car les clients demeurent en bonne santé (financière)», déclare à La Presse Affaires le président et chef de la direction, Éric R. La Flèche, dans une rare entrevue.

L'action de Metro montre encore la meilleure performance boursière de son indice de référence au pays cette année, avec un bond de 25% depuis 12 mois. Hier, sur un parquet boursier encore en forte baisse, l'action de Metro a tenu le coup, sans bouger, à 33$.

Après une première moitié d'exercice plus difficile, Loblaw et Wal-Mart (Superstores) lui livrant une vive concurrence en Ontario, Metro a corrigé le tir durant les six derniers mois. «Ça reste très compétitif, mais les prix sont moins irrationnels qu'en 2007 et cela aide à améliorer nos marges de profit», explique Éric La Flèche.

Par contre, un analyste qui «retient son souffle» craint que des chaînes multiplient les rabais pour attirer les clients frileux.

Avec un bilan financier enviable, Metro peut compter sur une marge de crédit non utilisée de 400 millions et une trésorerie de 151,7 millions. Avec un avoir des actionnaires de 2 milliards, Metro a une dette de 1 milliard, dont la première tranche ne vient à échéance qu'en 2012. La chaîne veut racheter six millions de ses actions d'ici un an et baisser sa dette.

L'entreprise va augmenter de 50% les investissements dans ses magasins en 2009, à 300 millions. Des travaux vont déranger un peu la clientèle d'ici un an, mais les premiers magasins rénovés haussent leurs ventes, dit Éric La Flèche. Depuis octobre, la chaîne convertit les bannières de ses magasins ontariens A&P en Metro, mais avec du retard. Des coûts moindres de mise en marché permettront à Metro de mieux se battre, estime l'analyste de TD Newcrest, Michael Van Aelst.

Les ventes des magasins comparables (ouverts depuis au moins un an) ont augmenté de 1,5% au quatrième trimestre, soit moins que l'inflation (2%), mais trois fois plus que le 0,5% prévu par l'analyste de BMO Capital, David Hartley. «C'est meilleur au Québec et c'est mieux qu'avant en Ontario», dit Éric La Flèche.

Metro est bien placée pour profiter du ralentissement, ajoute le président, qui ne croit pas trop, pourtant, que les clients vont chambarder leurs habitudes alimentaires. Par contre, comme elle offre des produits moins chers, «la marque privée Sélection progresse à un bon rythme». Même à Windsor, une des villes de l'auto en Ontario, Éric La Flèche ne constate pas de substitution de produits, «mais ça pourrait changer», reconnaît-il.

Le président n'a rien à dire sur sa chaîne de pharmacies Brunet, mais il regarde les occasions d'affaires (la consolidation s'amorce avec Proxim-McKesson). Une acquisition? «Il n'y a rien d'impossible.»