Les entreprises énergétiques mettent la pédale douce à leurs projets dans les sables bitumineux canadiens, plus importante réserve énergétique mondiale hors de l'Arabie saoudite, au moment où les prix du pétrole piquent du nez et où les coûts de traitement deviennent prohibitifs.

Les entreprises énergétiques mettent la pédale douce à leurs projets dans les sables bitumineux canadiens, plus importante réserve énergétique mondiale hors de l'Arabie saoudite, au moment où les prix du pétrole piquent du nez et où les coûts de traitement deviennent prohibitifs.

Ainsi, Royal Dutch Shell, deuxième société pétrolière au monde, de même que Suncor Energy et EnCana Corp., de Calgary, ont fait savoir qu'elles réviseront à la baisse leurs projets de développement dans les sables bitumineux, tandis que les prix ont chuté de 65%, à 37,07$US le baril, depuis le 4 juillet dernier.

De son côté, l'Association canadienne des producteurs de pétrole (ACPP) a abaissé ses prévisions de dépenses l'an prochain de 20%, à 16 milliards de dollars canadiens.

En juin dernier, cet organisme avait indiqué que les entreprises allaient consacrer 126 milliards CAN au cours des prochaines années à des oléoducs, des mines et à l'amélioration de leurs usines au moment où les prix pétroliers records rendaient les réserves canadiennes en Alberta de plus en plus lucratives. Cette somme a maintenant été ramené à environ 80 milliards, indiquait le 7 novembre dernier Greg Stringham, un vice-président de l'ACPP.

«En raison de l'incertitude économique et des perturbations que l'on observe présentement, soit en ce qui concerne la disponibilité du capital et les prix plus bas, les gens attendent pour voir combien de temps la situation actuelle va durer et quelle sera sa gravité», avait dit M. Stringham.

Le titre de Suncor [[|ticker sym='T.SU'|]], qui avait atteint un sommet de 72,37$ le 20 mai dernier, a dégringolé de 64% depuis cette date et, hier, il s'échangeait à 26,55$ à la Bourse de Toronto. L'action de Petro-Canada [[|ticker sym='T.PCA'|]] a chuté de 57%, passant de 60$, le 22 mai dernier, à 25,78$ hier. La dégringolade du titre d'EnCana [[|ticker sym='T.ECA'|]], première société pétrolière au Canada, a suivi en gros celle de l'indice Standard&Poor's500, qui a reculé de 35% depuis le 20 mai dernier.

Les projets dans les sables bitumineux seront rentables si le brut se vend entre 95$US et 100$US le baril au cours des prochaines décennies, selon Ryan Todd, analyste de Deutsche Bank, à New York.