Le marché interbancaire s'est une nouvelle fois nettement détendu mardi, même si le retour à la normal est loin d'être acquis dans un contexte de craintes d'une récession mondiale.

Le marché interbancaire s'est une nouvelle fois nettement détendu mardi, même si le retour à la normal est loin d'être acquis dans un contexte de craintes d'une récession mondiale.

Le taux interbancaire offert à Londres et exprimé en dollars (Libor) à 3 mois reculait à 3,465% contre 3,5075% lundi. Il avait atteint 4,8187% le 10 octobre.

L'Euribor à trois mois, l'un des principaux taux de référence du marché monétaire de la zone euro, était en net repli à 4,860% contre 4,912% lundi.

La détente continue des taux interbancaires, entamée il y a plus de deux semaines, confirme que les banques consentent à se prêter entre elles à des conditions un peu plus favorable, loin du gel quasi complet du marché lors du paroxysme de la crise mi-septembre.

«Des signes de stabilisation sur les marchés boursiers et une moindre volatilité sont les préconditions pour revenir à des échanges plus normaux, même si en parler semble un peu prématuré», estiment les analystes de BNP Paribas.

Autre signe d'apaisement, la Banque centrale européenne (BCE) a ouvert la porte à une baisse de son directeur, son président Jean-Claude Trichet estimant qu'elle était possible.

De son côté, la Fed s'apprête à agir dans le même sens cette semaine, les marchés anticipant largement une baisse de 0,5 point de pourcentage de son taux d'intérêt.

Toutefois, malgré la nette détente observée sur le marché interbancaire, l'action des banques centrales et des autorités publiques «n'a pas encore permis un retour significatif de la confiance sur les marchés», estime le courtier Aurel.

Celui-ci observe notamment que «la détente des taux interbancaires ne s'est pas traduite par une hausse des prêts interbancaires dans le bilan des banques. Au contraire, sur les dernières semaines, cet encours s'est contracté alors que les taux se détendaient».

«Il est fort probable que les banques préfèrent encore se refinancer directement auprès de la banque centrale plutôt que de se prêter entre elles les liquidités», ajoute-il.

Les marchés restent très prudents dans un contexte de forte aversion au risque et «le très court terme pâtira probablement des mauvaises publications macroéconomiques (PIB américain notamment attendu jeudi), ainsi que par les résultats trimestriels des grands groupes», nuance BNP Paribas.

Le marché obligataire profitait toujours de l'attirance pour les placements jugés sûrs: en fin de matinée, le rendement des bons du Trésor américain à trois mois poursuivait son repli, à 0,76% contre 0,84% lundi.