Ce sont finalement 260 personnes qui ont été mises à pied vendredi par le fabricant des sandales Crocs à Québec, Créations Foam.

Ce sont finalement 260 personnes qui ont été mises à pied vendredi par le fabricant des sandales Crocs à Québec, Créations Foam.

Si la majorité des coupes devraient être temporaires, selon les informations reçues par le syndicat, 70 employés ont été remerciés de façon permanente. Mais les raisons qui ont mené aux mises à pied restent confuses.

Les 70 travailleurs qui perdent leur emploi sont des étudiants latino-américains du cégep qui font partie d'un programme d'intégration, a indiqué Stéphane Lacroix, le porte-parole du syndicat des Teamsters.

«C'est dommage pour ces gens-là, mais c'est bien entendu qu'on va faire l'impossible pour les réintégrer le plus rapidement possible.»

Les 190 autres postes ne devraient être coupés que temporairement, avance M. Lacroix.

«On ne parle pas d'une fermeture éventuelle ou de couper un poste sur deux. C'est une mise à pied cyclique», comme il y en a à chaque année, note-t-il. Mais il ajoute que cette fois-ci le nombre de travailleurs touchés est plus important.

Il représente en effet environ le quart des 1000 employés que compte l'usine, selon les données fournies par le syndicat. Mais le syndicat appelle au calme.

«Crocs est une entreprise florissante, les affaires vont bien, donc il n'y a pas d'inquiétudes», dit-il. Les salaires des employés de Crocs varient entre 11 $ et 20 $ de l'heure.

Trop de sandales

Les mises à pied seraient entre autres liées à une surproduction, affirme M. Lacroix, d'après les informations reçues par la direction de Québec.

«Il semblerait qu'il y ait un overstock assez incroyable de sandales Crocs. Le temps que ça va prendre pour écouler l'overstock sur les marchés fait en sorte qu'entre - temps on est obligé de mettre des gens à pied de façon à ce qu'ils ralentissent la cadence», a expliqué M. Lacroix.

L'engouement pour la mule de plastique et ses dérivés s'essouffle-t-il? Non, pense M. Lacroix, qui estime plutôt que l'entreprise a surestimé les besoins des marchés et qu'elle doit s'ajuster.

Les coupes résulteraient aussi d'une opération de mise à niveau de la machinerie, a fait savoir le syndicat.

«En libérant des lignes de production, ils sont en mesure de faire les changements qui sont nécessaires sur les machines.»

Par ailleurs, les activités de la compagnie Crocs seraient trop éparpillées, note M. Lacroix, et elle en en train de se restructurer.

Explications divergeantes

Le Soleil a réussi en fin de journée à parler à une porte-parole de Crocs au siège social, au Colorado, puisque personne à Québec n'était autorisé à répondre aux médias.

Les explications données par l'entreprise divergeaient en partie de celles obtenues par le syndicat. Shelley Forslund a fait valoir que la compagnie avait choisi de concentrer ses activités de fabrication dans une usine qui peut supporter un volume de production plus élevé, comme ses nouvelles installations en Amérique du Sud par exemple.

L'usine de Québec, quant à elle, se spécialiserait dans la recherche et le développement de nouveaux produits.

Elle continuerait aussi à produire, mais Mme Forslund n'a pu préciser si ce serait dans la même mesure.

D'ailleurs, la porte-parole n'a pas confirmé que les emplois perdus ne le seront que temporairement. Elle n'a pas non plus pu infirmer ou confirmer les autres raisons données au syndicat, soit la surproduction et la mise à niveau des installations de Québec.

Mme Forslund a par contre indiqué que Crocs continuerait d'être très active au Canada et qu'il y avait notamment des projets de nouveaux magasins.

Ces 260 mises à pied s'ajoutent aux licenciements qui avaient eu lieu en novembre, alors qu'une dizaine d'employés, principalement du service à la clientèle, avaient été remerciés puisque leur travail avait été transféré au siège social de Crocs au Colorado.

L'entreprise fondée au Québec a été achetée par des Américains en 2003.

Le titre de Crocs a clôturé à 35,77 $ US lundi au Nasdaq, en baisse de 2,64 %.