Le gouvernement koweïtien a annulé dimanche un contrat d'association de plusieurs milliards de dollars avec le groupe chimique américain Dow Chemical qui était vivement contesté par des parlementaires, a-t-on appris de source officielle.

Le gouvernement koweïtien a annulé dimanche un contrat d'association de plusieurs milliards de dollars avec le groupe chimique américain Dow Chemical qui était vivement contesté par des parlementaires, a-t-on appris de source officielle.

La décision a été prise au cours d'une réunion du Conseil suprême du pétrole (SPC), selon une déclaration de cet organisme citée par l'agence officielle Kuna.

C'est le SPC, présidé par le Premier ministre, qui avait donné son avis favorable à la signature du contrat le mois dernier.

L'accord associait, contre 7,5 milliards de dollars, l'entreprise publique koweïtienne Petrochemicals Industries (PIC) à Dow Chemical pour créer une co-entreprise, K-Dow Petrochemicals, détenue à part égale par les deux sociétés.

«Dow est extrêmement déçu par cette décision du gouvernement du Koweït, et est engagé dans l'évaluation de ses options conformément à l'accord de formation d'une co-entreprise», a réagi le groupe dans un communiqué.

«Même si nous sommes déçus par cette issue, Dow reste fidèle à sa stratégie au Moyen-Orient», a ajouté Dow Chemical, indiquant qu'il avait été «informé verbalement».

La contribution de Dow Chemical devait se faire sous la forme d'avoirs, d'usines et de centres de recherche dans de nombreux pays, mais des élus koweïtiens estimaient que leur pays avait été lésé, l'action du groupe américain ayant perdu plus de la moitié de sa valeur en un an, sur fond de crise financière internationale.

L'accord de principe avait en effet été conclu en décembre 2007, avant la chute spectaculaire des marchés boursiers entamée en janvier et qui s'est poursuivie toute l'année.

K-Dow Petrochemicals devait produire des composants pétrochimiques de type polyéthylène, polypropène et polycarbonate.

Plusieurs députés avaient menacé d'interpeller le gouvernement en séance si le contrat n'était pas annulé d'ici au 1er janvier, date de son entrée en vigueur. Au delà, le Koweït risquait de devoir payer jusqu'à 2,5 milliards de dollars de pénalités.

Le Bloc de l'action populaire (nationaliste), un groupe influent politiquement même s'il n'a que trois députés sur les 50 que compte le Parlement, avait pris la tête de la fronde. D'autres élus s'y étaient associés au début de la semaine, poussant le gouvernement à revoir les aspects légaux, économiques, techniques et financiers du contrat au cours d'une série de réunions ces derniers jours.

L'affaire risquait de plonger le pays dans une nouvelle crise politique, le premier ministre cheikh Nasser Mohammad al-Ahmad Al-Sabah ayant démissionné à la suite d'une menace similaire le mois dernier avant d'être chargé par l'émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, de former un nouveau gouvernement.