Les firmes d'investissement qui ont consenti à acquérir BCE (T.BCE) au prix de 52 milliards de dollars pourraient plutôt chercher à obtenir une participation minoritaire dans la géant canadien de la téléphonie, selon deux personnes proches du dossier.

Les firmes d'investissement qui ont consenti à acquérir BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] au prix de 52 milliards de dollars pourraient plutôt chercher à obtenir une participation minoritaire dans la géant canadien de la téléphonie, selon deux personnes proches du dossier.

Ces firmes ont présenté une proposition en ce sens à la société montréalaise et à leurs banquiers, ont précisé les sources, qui ont requis l'anonymat parce que les pourparlers sont de nature privée. BCE avait accepté d'être racheté en juin 2007 au prix de 42,75$CAN l'action par un groupe comprenant le Régime de retraite des enseignants de l'Ontario (Teachers'), Providence Equity Partners, Madison Dearborn Partners et Merrill Lynch&Co.

Le rachat par endettement, deuxième plus important de l'histoire, a été remis en question la semaine dernière lorsque KPMG, vérificateur de BCE, a indiqué que la transaction pourrait rendre la société de téléphonie insolvable. La nouvelle proposition, qui intervient avant la date limite du 11 décembre pour la clôture de la transaction, pourrait apparaître à BCE comme un moyen de sauver un investissement s'il n'est pas en mesure de convaincre KPMG de changer son opinion.

«Une approche comme celle-là laisse moins d'amertume, est susceptible de protéger les investissements préexistants et offre une occasion de rachat plus tard, explique Sachin Shah, analyste d'ICAP Corporates LLC, à Jersey City, au New Jersey. Les acheteurs semblent croire à la viabilité des activités de BCE.»

Le titre de BCE s'échange à Toronto à près de la moitié de la valeur de l'offre de rachat parce que la plupart des investisseurs doutent que la transaction va aboutir. La rumeur d'un compromis a cependant fait bondir l'action de BCE peu avant la fin de séance. Elle a clôturé à 22,95$ à la Bourse de Toronto, en hausse de 4,79%.

Au 30 septembre dernier, Teachers' détenait 6,3 millions d'actions de BCE.

Des représentants des firmes de financement et des banques ont refusé hier de faire des commentaires. Par ailleurs, il a été impossible de joindre Deborah Allan, porte-parole de Teachers', pour obtenir ses commentaires.

De son côté, Mark Langton, porte-parole de BCE, a indiqué que la société travaillait de concert avec KPMG et le groupe d'investisseurs pour "chercher à répondre à toutes les conditions de clôture" de la transaction.

La solution de rechange proposée ferait en sorte que les acheteurs investiraient de 8 milliards à 10 milliards CAN dans des valeurs privilégiées pour une participation d'environ 20% dans BCE. Elle prévoit aussi un dividende au comptant de 8$ à 10$ l'action aux actionnaires de BCE.