Le prix du pétrole brut a dépassé à nouveau le seuil de 120 $ le baril jeudi, dopé par les tensions géopolitiques dans le Caucase, la rechute du dollar face à l'euro, la fonte des stocks d'essence aux États-Unis et la crainte que l'OPEP ne réduise sa production en septembre.

Le prix du pétrole brut a dépassé à nouveau le seuil de 120 $ le baril jeudi, dopé par les tensions géopolitiques dans le Caucase, la rechute du dollar face à l'euro, la fonte des stocks d'essence aux États-Unis et la crainte que l'OPEP ne réduise sa production en septembre.

Le baril de pétrole a bondi de plus de six dollars, atteignant 122,04 $ vers 10h30 à New York et 120,93 $ à Londres, des niveaux plus observés depuis le début du mois d'août.

Il a par la suite reculé en fin de séance pour finir à 121,18 $ à New York, en hausse de 5,62 $ par rapport à son cours de clôture de la veille, et à 120,16 $ à Londres, gagnant 5,80 $.

Les prix sont soutenus par «un regain de tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Russie, cette dernière ayant fait savoir son mécontentement au sujet du pacte signé entre les États-Unis et la Pologne», ont expliqué les analystes de la banque Barclays Capital.

La Pologne et les États-Unis ont signé mercredi matin un accord prévoyant l'installation d'éléments du bouclier antimissile américain sur le sol polonais, ce qui va accroître encore les tensions entre la Russie et l'Occident.

Par ailleurs, les spéculations vont bon train sur une possible baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) - 40% de la production mondiale - en réaction à la baisse des prix observée lors des dernières semaines. Des craintes alimentées en début de semaine par le Venezuela.

«On parle d'une possible baisse de la production de l'OPEP d'ici la fin de l'année», rapportait ainsi Andrey Kryuchenkov, analyste de la maison de courtage Sucden.

«Le cartel a graduellement augmenté sa production après que les cours eurent atteint le prix record de 147 $ le baril. L'Arabie saoudite a été le principal contributeur de cette augmentation de l'offre. Dans son rapport hebdomadaire, le département américain de l'Énergie a signalé que le royaume wahhabite pourrait reconsidérer sa dernière hausse de production», a-t-il ajouté.

Mercredi, les prix avaient déjà été dopés par l'annonce d'une fonte inattendue des réserves d'essence, de 6,2 millions de barils, aux États-Unis, une annonce qui avait relancé les craintes sur les disponibilités d'or noir, bien que parallèlement, les stocks américains de brut se soient fortement étoffés.

Enfin, le marché pétrolier profite d'un regain de faiblesse du billet vert, devise dont la valeur influence fortement les cours de l'or noir. Après avoir touché 1,4631 dollar pour un euro mardi matin, son plus haut niveau face à la monnaie unique depuis février, le billet vert a en effet à nouveau cédé du terrain. L'euro évoluait près de 1,49 dollar pour un euro jeudi.

Or, la baisse du billet vert encourage les achats de matières premières, considérés depuis plusieurs mois par les investisseurs comme un placement refuge contre l'inflation.

Ce rebond interrompt un mouvement de correction amorcé cinq semaines plus tôt. Après avoir atteint les prix record de 147,50 $ à Londres et 147,27 $ à New York le 11 juillet, le pétrole s'était en effet écroulé, perdant plus de 35 $ en un mois, au vu d'une prolifération alarmante de signes de baisse de la demande pétrolière.

Depuis la semaine dernière, les prix ont même joué avec le seuil de 110 $ le baril, sans parvenir toutefois à l'enfoncer.