TQS n'a pas le choix de changer sa nature propre sinon la station devra tout simplement fermer ses portes.

TQS n'a pas le choix de changer sa nature propre sinon la station devra tout simplement fermer ses portes.

C'est ce que laisse entendre Florian Sauvageau, professeur à l'Université Laval et spécialiste des médias, en entrevue avec LaPresseAffaires.com.

«Cette station-là a toujours eu des problèmes financiers. Il n'y a peut-être pas de place pour une troisième station généraliste au Québec», estime-t-il.

Cette lecture survient une journée après l'annonce de Remstar qui a décidé de fermer la section information de toutes les stations de TQS d'ici quelques mois.

Remstar qui doit jongler avec une station endettée et plusieurs créanciers devrait déposer un plan d'arrangement sous peu avant de se présenter devant le CRTC pour un renouvellement de licence. Mais pour M. Sauvageau, les intentions du nouvel acquéreur ne sont pas encore très claires.

«Ce que j'en comprends en ce moment, c'est qu'ils veulent opérer une station généraliste tout en cherchant à aller davantage vers une station spécialisée. Mais je vois mal comment on peut être les deux en même temps», se demande-t-il.

Selon lui, le CRTC pourrait justement demander à TQS de poursuivre sa vocation de station généraliste «tout en produisant moins de nouvelles».

Se fiant aux désirs exprimés par Remstar, le professeur croit par ailleurs que TQS prend une direction qui l'amènera à produire plus d'émissions d'affaires publiques.

Mais à l'heure actuelle, TQS ne peut pas continuer de rouler comme avant, pense-t-il. «Ce n'est pas vivable, c'est impossible économiquement pour eux de continuer dans le même sens».

Le milieu des médias se transforme

Par ailleurs, M. Sauvageau ne s'inquiète pas de l'avenir des médias au Québec. Toutefois, il affirme que le contexte médiatique est en train de subir des «changements importants».

Selon lui, la télévision généraliste ne doit plus seulement se battre contre les autres chaînes de télévision et la câblodistribution, mais également contre l'internet, cet ogre qui mange beaucoup de recettes publicitaires.

«Avant, le CTRC pouvait garantir aux télévisions généralistes des revenus publicitaires via une entente. Mais maintenant, l'organisme ne peut garantir rien du tout», dit M. Sauvageau.

Une des solutions, souligne le spécialiste, serait un système de redevances qui proviendrait des revenus de la câblodistribution, une demande récurrente par les télévisions généralistes au CRTC.

Aussi, pense-t-il, le ménage qui se fait actuellement pour le secteur télévisuel s'est déjà produit auparavant pour la radio.

«Avant CKAC avait une grosse salle de nouvelles, mais maintenant la radio ne fait plus vraiment d'information», dit-il.

M. Sauvageau le souligne, le Québec n'est pas le seul à voir les chamboulements dans l'environnement médiatique.

Il y a deux semaines, le quotidien français Le Monde mettait à pied plus de 130 personnes, dont les deux tiers à la rédaction. Rebelote pour le Toronto Star qui a annoncé la suppression de 160 personnes, la semaine passée.