Le profit net par véhicule neuf ou d'occasion, vendu ou loué chez les concessionnaires au Canada, vient de tomber de 30% en trois ans, à 445$ en moyenne.

Le profit net par véhicule neuf ou d'occasion, vendu ou loué chez les concessionnaires au Canada, vient de tomber de 30% en trois ans, à 445$ en moyenne.

Dennis DesRosiers, consultant spécialisé dans l'automobile, reconnaît que cela va surprendre au plus haut point des acheteurs, convaincus que les concessionnaires font au contraire une fortune, soit des milliers de dollars par véhicule.

Et cette baisse du tiers du profit net, de 635$ par véhicule en 2004 à 445$ en 2007, s'explique avant tout par la hausse des coûts d'exploitation d'une concession, des nouvelles technologies, des rénovations et de la main-d'oeuvre spécialisée, selon Dennis DesRosiers.

Par contre, Jacques Béchard, président-directeur général de la Corporation des concessionnaires d'automobiles du Québec, souligne que les promotions, dans la foulée du huard fort, et la concurrence féroce expliquent aussi une partie de la baisse de la rentabilité de ses 850 membres.

«Des constructeurs font participer leurs concessionnaires aux promotions», dit-il.

«Pour une concession, une facture de 3 millions n'est pas rare. En rénover une peut coûter 2 millions. Quand des véhicules valant 5 millions dorment sur le terrain, le concessionnaire a hâte que la neige fonde», dit le PDG.

Des concessionnaires nord-américains et allemands ont dû fermer depuis deux ans, mais leur nombre au Québec reste le même grâce à Kia et Mitsubishi, selon Jacques Béchard.

Dennis DesRosiers reconnaît que les concessionnaires ont fait de bons profits bruts de 9,0 milliards en 2007, le même niveau qu'en 2004, mais presque tout est sorti par la porte, ne leur laissant que 1,1 milliard de profits nets, contre 1,6 milliard en 2004.

L'automobile a tout de même généré des revenus de 156,1 milliards en 2007 au Canada, comparativement à 149,2 milliards en 2006, évalue Dennis DesRosiers.

Les nouveaux véhicules ont rapporté 52,5 milliards, comparativement à 28,5 milliards pour les autos d'occasion, 57,8 milliards pour le financement et 17,3 milliards pour le service.

Ce n'est pas pour rien que l'automobile attire autant l'attention des médias et des décideurs politiques, souligne le consultant, car elle emploie un travailleur sur sept au pays.

Par contre, les 3455 concessionnaires canadiens de véhicules neufs n'ont conservé que 69,3 milliards de ce total de 156 milliards, soit 44,4%, aux profits des détaillants d'autos d'occasion et de pièces, selon Dennis DesRosiers.

Le profit net du concessionnaire a chuté en un an de 50 000$, à 331 100$, comparativement au sommet de 442 500$ en 2004. Ce n'est donc pas étonnant que le Canada perde de 30 à 50 concessionnaires par année, lance le consultant.

Par contre, près de 2000 concessionnaires vendent moins de 500 véhicules et cela crée des distorsions, concède Dennis DesRosiers.

Le Canada compte par ailleurs 95 méga-concessionnaires, qui vendent plus de 2000 véhicules et 390 grands (plus de 1000 ventes), comparativement à 1210 de taille moyenne (plus de 500 unités). La croissance se retrouve chez les méga et grands concessionnaires, souligne le consultant.

En outre, 83 groupes exploitent plus de trois concessions et en possèdent ainsi 925 au pays, comparativement à 160 autres qui détiennent 360 points de vente. Leur part des ventes de véhicules atteint 54% (38% et 16% respectivement).

À Montréal, 35 concessionnaires possèdent plus de 125 points de vente, précise Jacques Béchard. Gabriel en exploite 22, comparativement à une dizaine chacun pour le Groupe Park Avenue (Norman Hébert), Spinelli et Gravel Auto et à cinq pour Paul Daigle, à Québec.

Le concessionnaire du Québec vend en moyenne 450 véhicules neufs par année, mais plusieurs dépassent 1000 et 1500 ventes et certains, 2000 transactions. Quant à Albi Mazda, il atteint 5000 ventes, ce qui en fait le plus grand au monde, conclut le PDG.