Le prix Nobel d'économie a été attribué lundi à l'Américain Paul Krugman, 55 ans, économiste spécialiste des échanges commerciaux et éditorialiste au vitriol contre l'administration Bush.

Le prix Nobel d'économie a été attribué lundi à l'Américain Paul Krugman, 55 ans, économiste spécialiste des échanges commerciaux et éditorialiste au vitriol contre l'administration Bush.

Professeur à la prestigieuse université de Princeton, il a été récompensé pour «avoir montré les effets des économies d'échelle sur les modèles d'échanges commerciaux et la localisation de l'activité économique», a annoncé l'Académie royale suédoise des sciences.

Ses analyses, très largement diffusées depuis la fin des années 1970, ont permis de mieux comprendre la mondialisation de l'économie, la mobilité de la production, de la main d'oeuvre et des capitaux à travers un nouvelle approche conjuguée de l'étude économique et de la géographie.

Il a en particulier démonté les mécanismes des théories traditionnelles sur la production, selon lesquelles les écarts historiques ou socio-économiques entre les pays expliquent pourquoi des Etats développent des types de production différents.

Ancien élève de l'économiste indien Jagdish Bhagwati, notamment réputé pour ses analyses des déséquilibres économiques Nord-Sud, Krugman a déclaré espérer pouvoir continuer à travailler normalement en dépit de sa nouvelle notoriété.

«Je crois fermement dans le fait de continuer à travailler», a-t-il déclaré à la télévision suédoise après l'annonce de son prix.

«J'espère que dans deux semaines, je serai de nouveau la même personne que celle que j'étais avant», a-t-il ajouté.

Né le 28 février 1953 à Long Island dans l'Etat de New York, Paul Krugman enseigne actuellement à l'Université de Princeton et depuis 2000 tient une tribune dans le New York Times.

Il est connu pour ses critiques virulentes contre la politique générale et économique en particulier du président George W. Bush.

Dans son dernier éditorial en date de lundi, Krugman a rendu hommage à l'action du premier ministre britannique, Gordon Brown, se demandant si ce dernier «n'avait pas sauvé le système financier mondial».

L'éditoraliste a estimé que le gouvernement travailliste avait fait preuve «de clarté et de détermination» comme aucun autre pays dans la crise financière, critiquant au passage la réponse des Etats-Unis qu'il jugeait au départ trop «idéologique».

Le candidat démocrate Barack Obama «a tort de dire qu'une administration McCain-Palin serait la même chose que l'ère Bush-Cheney. Si la campagne de John McCain et Sarah Palin constitue une indication, ce serait pire, bien pire», estimait-il dans un autre éditorial.

En 2007, le prix était allé aux Américains Leonid Hurwicz, Eric Maskin et Roger Myerson pour leurs travaux basés sur les mécanismes d'échanges destinés à améliorer le fonctionnement des marchés.

Entre sa première édition, en 1969, et 2007, le plus «jeune» des prix Nobel a récompensé 40 citoyens américains sur un total de 58 lauréats, soit 69%.

Il s'agissait du dernier prix de la saison Nobel 2008.

Les lauréats recevront des mains du roi de Suède le 10 décembre une médaille en or, un diplôme et un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (1,03 million d'euros) qui peut être divisé dans chaque catégorie entre trois gagnants.