La grande banque régionale National City, qui compte parmi les dix premiers établissements bancaires américains, a perdu 63% sur la seule séance de lundi, le marché spéculant qu'elle pourrait être la prochaine à faire faillite, après Washington Mutual et Wachovia.

La grande banque régionale National City, qui compte parmi les dix premiers établissements bancaires américains, a perdu 63% sur la seule séance de lundi, le marché spéculant qu'elle pourrait être la prochaine à faire faillite, après Washington Mutual et Wachovia.

L'action National City a clôturé à 1,36 dollar, ce qui ramène la valeur boursière du groupe de Cleveland (nord des Etats-Unis) à 1 milliard de dollars. En un an, sa capitalisation boursière a été amputée de 95%.

Comme Washington Mutual, dont les actifs ont été repris la semaine dernière par JPMorgan, et Wachovia, qui a connu le même sort lundi au profit de Citigroup, National City est très exposée au marché de l'immobilier.

Mais ses difficultés ne tiennent pas tant, comme ses rivales, à une politique de prêts imprudente sur des marchés immobiliers en plein boum.

National City est, elle, implantée au coeur de la «ceinture de la rouille» américaine, où le marché du logement souffre du départ de nombreux salariés, chassés par la fermeture de leurs usines, vers des cieux plus cléments.

L'agence de notation Moody's Investors Service a indiqué qu'elle pourrait abaisser la note de la banque, actuellement classée en catégorie «investissement» («A3» pour la dette long terme, «Prime-3» pour le court terme), en raison du poids de ses créances immobilières.

Fin juin, National City affichait quelque 153 milliards de dollars d'actifs, soit la moitié de Washington Mutual (309 milliards) et le cinquième de Wachovia (812 milliards de dollars). Elle abritait pour 90 milliards de dollars de dépôts dans ses 1.561 agences, surtout dans le nord et le centre du pays.

L'établissement a souffert ces derniers mois de l'augmentation du taux de défauts sur son portefeuille de prêts immobiliers. Il a accusé une perte record de 1,8 milliard de dollars au deuxième trimestre, après une perte de 171 millions au 1er trimestre et de 333 millions au 4e trimestre 2007.

Pour Moody's, l'ampleur des provisions nécessaires rend incertaine la date de son retour à la rentabilité. «Cela a affaibli la confiance des investisseurs et pourrait au final affecter la stabilité de ses affaires», note-t-elle.

National City avait indiqué début avril étudier plusieurs stratégies alternatives, n'écartant pas la possibilité de se vendre à un tiers. La banque avait ensuite levé, fin avril, sept milliards de dollars auprès d'un groupe d'investisseurs emmené par le fonds d'investissement Corsair Capital.

Cette levée de fonds, «considérable», devrait permettre à la banque de ne pas avoir à solliciter de nouveaux les marchés, selon Moody's.

Depuis le mois de juin, l'établissement travaille à son redressement sous l'étroite supervision de l'autorité de régulation des banques OCC et la banque de Réserve fédérale de Cleveland, où National City a son siège.