Les investisseurs, tant aux États-Unis qu'en Europe et au Japon, sont de plus en plus convaincus que les actions vont perdre de la valeur au cours des six prochains mois.

Les investisseurs, tant aux États-Unis qu'en Europe et au Japon, sont de plus en plus convaincus que les actions vont perdre de la valeur au cours des six prochains mois.

Et ce parce que les prix des produits de base rognent les profits et forcent les banques centrales à hausser les taux d'intérêt, démontre un sondage mené auprès d'utilisateurs de Bloomberg.

L'indice Standard&Poor's500, l'indice britannique FTSE100, l'indice japonais Nikkei225, l'indice espagnol IBEX35, l'indice suisse, l'indice français CAC40, l'indice italien S&P/MIB et l'indice allemand DAX vont tous accuser une baisse, selon le Bloomberg Professional Global Confidence Survey, un sondage réalisé auprès de 3189 utilisateurs entre le 2 et le 6 juin.

Au Brésil, seul marché où les investisseurs prévoient des prix plus élevés pour les actions, l'optimisme est tout de même moins vigoureux, montre le sondage.

Le redressement de neuf semaines de l'indice mondial MSCI réalisé après un creux de 17 mois a pris fin le mois dernier, tandis que le pétrole et le maïs ont contribué aux gains des prix des matières premières.

Les actions financières au sein de l'indice mondial MSCI ont subi leur pire dégringolade depuis la fin d'avril, chutant de 11%, au moment où Ben S. Bernanke, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), et Jean-Claude Trichet, son homologue de la Banque centrale européenne, ont signalé qu'ils pourraient majorer les coûts d'emprunt pour contrer l'inflation.

«Nous sommes susceptibles d'assister à davantage de pertes au cours des six prochains mois», estime Roberto Espinosa Rubio, chef de la division des produits dérivés de la firme de courtage espagnole Link Securities SV, à Madrid, qui a participé au sondage.

«Ça devient plus difficile, en particulier avec le prix du pétrole à ce niveau qui stimule l'inflation, et MM. Bernanke et Trichet ont laissé entendre que leur prochaine décision serait de majorer les taux», ajoute-t-il.

Plus pessimistes

Les investisseurs sont devenus plus pessimistes qu'il y a un mois aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne. Les utilisateurs au Japon et en Suisse ont tiré un trait sur leurs prédictions de gains alors que l'optimisme au Brésil a baissé à son niveau le plus bas depuis avril.

«Les marchés des actions vont connaître des moments difficiles», avance Mark On, qui gère des actifs de 10 milliardsUS chez American Century Investments, à New York. «Toutes les banques centrales vont devoir resserrer le crédit», ajoute-t-il.

Les contrats à terme sur le pétrole brut ont bondi de 17% depuis avril et ils ont atteint le niveau record de 139,12$US vendredi dernier. Le prix du maïs, culture la plus importante des États-Unis, a grimpé de 50% depuis le début de 2008 en raison de la hausse de la demande pour nourrir le bétail et produire des biocarburants.