La chaîne de journaux pancanadienne Sun Media, propriété de Quebecor inc., ouvre à Ottawa un bureau de traduction et d'adaptation qui aura comme mission de rendre disponible à ses deux quotidiens francophones le contenu de ses 35 quotidiens anglophones, et vice-versa.

La chaîne de journaux pancanadienne Sun Media, propriété de Quebecor inc., ouvre à Ottawa un bureau de traduction et d'adaptation qui aura comme mission de rendre disponible à ses deux quotidiens francophones le contenu de ses 35 quotidiens anglophones, et vice-versa.

Mais cette stratégie n'a rien à voir avec l'échéance en décembre prochain de la convention collective du Journal de Montréal, affirme Luc Lavoie, vice-président à la direction aux affaires corporatives chez Quebecor.

Sun Media a engagé Adrien Cantin, jusqu'à récemment chroniqueur au quotidien Le Droit, d'Ottawa, et l'a mandaté de louer des locaux à Ottawa et d'engager une équipe d'une dizaine de traducteurs et réviseurs.

M. Cantin, qui a fait carrière au Droit (un quotidien du réseau Gesca et affilié à La Presse) et à TVOntario, a aussi été directeur général de l'Association canadienne-française de l'Ontario. M. Cantin a référé toutes les questions à ses patrons.

«Ça fait pas mal longtemps qu'on fait des efforts pour partager l'information entre nos quotidiens des deux langues, mais ça causait beaucoup de frustration sans la structure que nous sommes en train de mettre sur pied», a dit M. Lavoie.

Par exemple, cette stratégie permettra de rendre disponible aux quotidiens français de Sun Media, comme le Journal de Montréal et le Journal de Québec, le contenu de ses publications anglophones comme le Toronto Sun et le Ottawa Sun. L'inverse sera possible aussi.

Mais le nouveau bureau d'Ottawa aura aussi les compétences pour enrichir les textes, dit M. Lavoie.

«Parfois, ça ne suffit pas de traduire un texte qui vient d'un quotidien anglais sur un sujet qui intéresse les lecteurs du Québec, ou vice-versa. Il faut aussi ajouter les mises en contexte qui le rendent pertinent pour les lecteurs de l'autre solitude.»

Selon M. Lavoie, l'ouverture de ce bureau n'a «aucun rapport» avec le contexte des relations de travail au Journal de Québec (en lock-out depuis un an) et, possiblement, au Journal de Montréal, dans huit mois, à l'échéance de la convention collective.

Mais on voit les choses autrement au Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal, ou on s'attend à des négociations ardues: «Cela fait partie de leur plans de contingence en prévision d'un possible conflit de travail, tout comme l'embauche récente de six nouveaux cadres», a dit Raynald Leblanc, président du syndicat.

Quand on a demandé à M. Lavoie si le bureau d'Ottawa pourrait alimenter le Journal de Montréal en cas de conflit de travail en 2009, il a répondu: «C'est une question complètement hypothétique. Il y a actuellement une convention collective en vigueur au Journal de Montréal, il n'y a pas de conflit; on verra.»