Tout un coup dur pour le franchisé du restaurant Eggspectation du 201, rue Saint-Jacques, près de la place d'Armes, en cette période de joyeuses réunions des Fêtes. Un huissier vient de mettre ses meubles à la rue, sur ordre du tribunal.

Tout un coup dur pour le franchisé du restaurant Eggspectation du 201, rue Saint-Jacques, près de la place d'Armes, en cette période de joyeuses réunions des Fêtes. Un huissier vient de mettre ses meubles à la rue, sur ordre du tribunal.

C'est spectaculaire, comme une longue grève d'éboueurs.

L'expulsé n'a même pas eu le temps de commander un camion pour déménager ses meubles de façon ordonnée. Deux policiers surveillent les tables, les chaises, les cuisinières et les classeurs de l'infortuné, pour l'instant.

Sur la porte du restaurant, par un simple bout de papier, le représentant de la «nouvelle administration», non identifié, se dit désolé des inconvénients et invite les clients, après les rénovations.

Tout laisse croire que le franchisé a perdu un conflit avec Eggspectation Canada, s'est fait évincer et remplacer illico par un nouveau restaurateur.

Cela dit, c'est catastrophique pour les voisins et les piétons, mais ce n'est pas inhabituel. «On est en récession, il ne faut pas se leurrer», souligne à La Presse Affaires Louis-René Maranda, président de la Chambre des huissiers du Québec.

Ainsi, la semaine dernière, deux commerces de la rue Sherbrooke se sont retrouvés à la rue, dit-il, et de nombreux autres suivront en 2009, craint-on.

Louis-René Maranda tente de convaincre le ministère des Affaires municipales depuis un an d'assouplir les procédures. Pour l'instant, la Ville n'a pas à ramasser les biens d'un commerce expulsé, ni ceux d'un logement familial d'ailleurs. Par contre, Montréal croit qu'elle doit, moralement, garder ces derniers durant 60 jours. Après, la Ville présume que la famille abandonne ses biens. Pour les saisies bancaires aussi, il vaudrait mieux s'entendre à l'amiable, souligne Louis-René Maranda.