Nonobstant l'orage violent de lundi après-midi, les agriculteurs de l'Est ontarien commencent finalement à apprécier l'humeur de Dame Nature.

Nonobstant l'orage violent de lundi après-midi, les agriculteurs de l'Est ontarien commencent finalement à apprécier l'humeur de Dame Nature.

L'été aura été difficile pour les agriculteurs de Prescott-Russell au chapitre des récoltes. Les pluies abondantes des derniers mois ont apporté pourritures, moisissures et maux de têtes aux fermiers.

«Ça n'a pas été un été facile. Tous ceux qui oeuvrent dans le monde des légumes ont été victimes de pourritures dans leurs champs en raison du haut niveau d'humidité apporté par la pluie», soutient Simon Durand, directeur général de l'Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO).

Pourri

La suraccumulation d'eau, sur des terres dépourvues d'un système de drainage approprié, a littéralement miné les récoltes. Les cultivateurs de carottes en savent quelque chose, dit-il. Par exemple, ils ont souvent retiré le légume de la terre pour constater que deux tiers de celui-ci était désormais tout juste bon pour le composteur.

Côté raisins, le fruit des récoltes a été très limité. Le succès de la saison dépendra des rayons de soleil futurs jusqu'à la fin septembre. La production des autres fruits, notamment les tomates, est également à la baisse. «Tous les fruits ont besoin du soleil pour bien se développer», rappelle M. Durand.

La situation est tout aussi catastrophique au chapitre des foins. En règle générale, les fermiers procèdent à trois coupes au cours de la saison estivale. Ils ont besoin de 48 à 72 heures consécutives de soleil pour produire un foin de qualité optimale. Or, cette année, la première a dû être retardée de plusieurs semaines. La deuxième a été repoussée considérablement, faute des intempéries. Quant à la troisième...

«Il faudra oublier ça pour la troisième coupe, partage Samuel Gutknecht, propriétaire du Domaine du Cervin à Chesterville. C'est une année très difficile pour les agriculteurs.»

Toujours de l'espoir

L'impact économique est significatif. En plus de perdre des ventes, certains producteurs devront importer du foin pour nourrir leurs bêtes. Le foin de qualité n'est pas assez suffisant pour leur alimentation.

«Les fourrages sont catastrophiques cette année», avance M. Durand.

Les exploitants gardent espoir que la saison ne sera pas une perte totale. Après la pluie, le beau temps, espèrent-ils. Les rayons de soleil de la dernière semaine sont accueillis à bras ouverts.

Ainsi, la saison du blé d'inde pourrait être abondante. Les autres récoltes de l'automne pourraient aussi sauver leur saison, si toutefois on peut éviter les moisissures.

«Le sort de beaucoup de productions se jouera dans les prochaines semaines. Si nous obtenons plus de soleil, la saison peut être correcte», signale M. Durand.