Trois anciens PDG d'American International Group (AIG) rejettent les blâmes quant aux causes qui ont mené au renflouement de l'entreprise au coût de 85 milliards US tandis qu'un législateur soutient que la firme a empêché des vérificateurs d'avoir accès à la division de l'assureur qui a poussé l'entreprise au bord de l'effondrement.

Trois anciens PDG d'American International Group (AIG) rejettent les blâmes quant aux causes qui ont mené au renflouement de l'entreprise au coût de 85 milliards US tandis qu'un législateur soutient que la firme a empêché des vérificateurs d'avoir accès à la division de l'assureur qui a poussé l'entreprise au bord de l'effondrement.

Maurice «Hank» Greenberg, qui a dirigé AIG pendant 38 ans jusqu'en 2005, a indiqué hier au Congrès que les contrôles du risque qu'il avait mis en place avaient été affaiblis ou éliminés après son départ.

Pour leur part, Martin Sullivan, qui fut PDG pendant trois ans jusqu'en juin dernier, et Robert Willumstad, un ancien président de Citigroup qui a été à la tête d'AIG jusqu'au mois dernier, ont mis le blâme sur une règle comptable qui a obligé la firme à inscrire aux livres des moins-values latentes.

«Lorsque j'ai quitté AIG, la société était active dans 130 pays et elle comptait environ 92 000 employés, a indiqué M. Greenberg. Aujourd'hui, l'entreprise que nous avons bâtie sur une période de près de quatre décennies est virtuellement détruite.»

AIG, affaiblie par trois pertes trimestrielles de plus de 18 milliards US liées à la déprime immobilière, a consenti le 16 septembre dernier à un rachat par le gouvernement américain, qui possède maintenant 79,9% de la société. Le PDG Edward Liddy, qui a été embauché par les dirigeants fédéraux pour diriger la firme de New York, a déjà puisé 61 milliards US dans la marge de crédit et il doit vendre des divisions pour rembourser les prêts.

Pour sa part, PricewaterhouseCoopers, le vérificateur de l'assureur, a soulevé des questions quant à la transparence de l'entreprise et s'est plaint du manque d'accès à la division des produits financiers d'AIG, selon des documents produits à la suite d'une réunion de vérification en mars dernier. Cette division a vendu des swaps sur défaillance, contrats dont la valeur a plongé dans la foulée de celle des titres de garantie, ce qui a entraîné des dépréciations de plus de 25 milliards US au sein d'AIG.

Par ailleurs, les législateurs s'en sont pris à AIG pour avoir «gâté» ses dirigeants lors d'une conférence d'une semaine au St. Regis Resort, à Monarch Beach, en Californie, quelques jours seulement après le sauvetage de l'entreprise par le gouvernement américain. Ce séjour a coûté 440 000$US, dont 23 000$US pour des services de spa, a indiqué Henry Waxman, le président du Comité de la Chambre sur la surveillance et la réforme du gouvernement.