La tension montat encore sur les taux du marché interbancaire jeudi, où le Libor et l'Euribor à trois mois poursuivaient leur ascension, en dépit du vote positif du Sénat américain sur le plan de sauvetage du secteur financier.

La tension montat encore sur les taux du marché interbancaire jeudi, où le Libor et l'Euribor à trois mois poursuivaient leur ascension, en dépit du vote positif du Sénat américain sur le plan de sauvetage du secteur financier.

Témoignant de la réticence des établissements financiers à se prêter de l'argent, le taux interbancaire à trois mois offert à Londres et exprimé en dollars (Libor), montait à 4,2075% contre 4,1500% mercredi. Le Libor au jour le jour en revanche accentuait son recul à 2,68%, après un record historique à 6,88% mardi.

L'Euribor à trois mois, l'un des principaux taux de référence du marché monétaire de la zone euro, s'est également tendu, montant à 5,330% contre 5,291% mercredi.

La défiance est toujours de mise sur un marché interbancaire congestionné, malgré la multiplication des injections de liquidités par les banques centrales.

La Banque centrale européenne (BCE) a de nouveau alloué 50 G$ US jeudi sur le circuit bancaire de la zone euro dans le cadre de mesures conjointes avec la Réserve fédérale américaine visant à aplanir les tensions.

L'institut de Francfort a par ailleurs annoncé vouloir absorber jusqu'à 200 milliards d'euros sur le marché monétaire de la zone euro, dans l'espoir de ramener les taux interbancaires à des niveaux proches du principal taux de la BCE, actuellement à 4,25%.

En revanche, les analystes n'attendent guère d'évolution sur la politique monétaire de la BCE à l'issue de sa réunion jeudi. «Malgré des indicateurs économiques et financiers en berne, la BCE ne devrait pas baisser ses taux directeurs», estiment les économistes de BNP Paribas.

Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a insisté mardi sur «une claire séparation» entre les interventions sur le marché (injections de liquidités), et la politique de taux directeurs, qui doit servir l'objectif premier de l'institution, à savoir la lutte contre l'inflation.

De toute façon, «les conditions actuelles de marché rendent incertaine la répercussion d'une baisse des taux directeurs sur les coûts de financement des banques», notent les économistes du courtier Aurel.

«Les récentes opérations de refinancement menées par la BCE ont débouché sur des taux d'adjudication très élevés», ajoutent-ils, expliquant que «dans un marché monétaire bloqué par la défiance, pour être sûre d'obtenir des liquidités, les banques ont fait des soumissions à des niveaux élevés de taux d'intérêt».

Face à la crise persistante sur l'interbancaire, qui restreint le crédit, les investisseurs favorisaient toujours le marché obligataire, jugé plus sûr : jeudi en fin de matinée, le taux de rendement des bons du Trésor américain à trois mois se stabilisait à 0,91% contre 0,92% mercredi.