Nicolas Sarkozy, qui a engagé l'État dans le sauvetage de la banque Dexia, a assuré mardi qu'il consacrait «toute son énergie pour organiser une réponse coordonnée à la crise», au terme d'une journée largement occupée à rassurer sur la santé du système financier français et sur la détermination de la France à intervenir.

Nicolas Sarkozy, qui a engagé l'État dans le sauvetage de la banque Dexia, a assuré mardi qu'il consacrait «toute son énergie pour organiser une réponse coordonnée à la crise», au terme d'une journée largement occupée à rassurer sur la santé du système financier français et sur la détermination de la France à intervenir.

Le président français «consacre toute son énergie pour organiser une réponse coordonnée à la crise, tant au niveau européen que mondial, et (pour) trouver des solutions concrètes au financement des entreprises françaises», a expliqué l'Elysée en fin d'après-midi, après une réunion avec les représentants du patronat européen.

Nicolas Sarkozy a commencé au petit matin en décidant d'injecter un milliard d'euros de l'Etat dans le plan de sauvetage de la banque franco-belge Dexia, dont le titre avait perdu 30% lundi après d'importantes pertes sur les marchés américains.

La Caisse des dépôts et consignations (CDC) a elle déboursé deux milliards dans le cadre de ce sauvetage de 6,4 milliards d'euros (9,6 G$ CA) au total.

«Cette décision a été prise pour garantir la continuité du financement des collectivités locales françaises, dont Dexia Crédit Local est le principal prêteur, ainsi que pour contribuer à la sécurité et à la stabilité des systèmes financiers français et européen», a justifié l'Elysée. Incapable de faire face à un manque de liquidités, la société faisait courir «un risque systémique pour le système financier», a ajouté la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, lors d'un point presse.

Le président s'était engagé la semaine dernière à garantir «quoi qu'il arrive» la survie des banques.

Cette intervention est la preuve du «soutien des autorités publiques», a souligné le président de la fédération bancaire française et directeur général du Crédit agricole Georges Pauget, qui a participé dans la matinée à la réunion des banquiers et assureurs français convoqués à l'Elysée.

Au terme d'une rencontre d'un peu moins d'une heure et demie, les dirigeants des principaux groupes sont restés très discrets, se contentant d'un message rassurant distillé par Georges Pauget et Henri de Castries, président du No1 français de l'assurance AXA.

«L'ensemble du dispositif français est solide, diversifié et bénéficie du soutien des autorités publiques», a assuré M. Pauget. «Je ne suis pas inquiète pour les banques françaises», a aussi répété Mme Lagarde.

«Dans des moments comme ceux-ci qui sont des moments tendus, il ne faut pas paniquer, (...) il y a des pilotes dans l'avion. Les mesures appropriées ont été prises», a ajouté M. de Castries, en référence au sauvetage de Dexia.

Selon le communiqué de l'Elysée, la réunion «a permis au président de rappeler aux établissements bancaires leur mission prioritaire de financement de l'économie». «D'ici la fin de la semaine le gouvernement annoncera à cet égard de nouvelles dispositions», ajoute le texte sans plus de précisions.

Nicolas Sarkozy a promis la semaine dernière l'intervention de l'État pour aider les PME à accéder au crédit, alors que la crise financière pourrait avoir des répercussions sur la trésorerie ou l'investissement des entreprises. Il avait alors évoqué «des cautions», des garanties, des apports de capital ou «une modification de la réglementation bancaire».

Le président, qui doit rencontrer prochainement ses homologues allemand, britannique et italien, «est décidé à agir, au niveau européen et au niveau international, pour contribuer à rétablir les conditions d'un fonctionnement normal du crédit, puisque c'est l'oxygène du corps économique», a salué Ernest-Antoine Seillière, président de l'organisme patronal européen Business Europe.

«Il n'y a pas de solution nationale à une crise mondiale du crédit», a-t-il analysé. Ce qui n'a pas empêché le MEDEF de publier dans un communiqué une liste de propositions concrètes qui permettrait à l'Etat de soutenir la trésorerie des entreprises, par exemple en accélérant le délai des versements publics.

Mais les mesures gouvernementales sur le crédit relèveront «de la communication», a déjà dénoncé François Bayrou, quand la députée socialiste Aurélie Filippetti a ironisé sur un président qui «découvre tout d'un coup les enjeux financiers internationaux».

Le porte-parole du PS Julien Dray a demandé l'ouverture d'un débat public sur la question, tandis que les députés communistes et républicains réclamaient la création d'une commission parlementaire ainsi qu'une séance extraordinaire sur la crise.

Le président du groupe UMP à l'Assemblée Jean-François Copé a lui salué «le niveau de maturité» des autorités françaises. «Il y a beaucoup de sang-froid, d'esprit de responsabilité. Les décisions sont méthodiques. On a des autorités qui réagissent extrêmement vite», a-t-il félicité.

Malgré tout, les mauvaises nouvelles continuent. Ainsi, le secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi Laurent Wauquiez a dit sur France-Inter s'attendre à ce que les chiffres du chômage restent «mauvais pour un an».

«On entre dans une phase difficile», a-t-il reconnu, au lendemain de la publication d'une très forte hausse du nombre de chômeurs au mois d'août (+41 300, soit la plus forte hausse depuis plus de 15 ans).