Longue journée pour les parlementaires américains, forcés de renégocier le plan de sauvetage de 700 milliards de l'administration Bush. C'est que les élus républicains refusent de voir les contribuables secourir les milieux de la finance, qui ont plongé Wall Street dans sa pire crise depuis 1929. Barack Obama et John McCain en débattront certainement ce soir au cours d'un face-à-face très attendu à la télévision.... à condition que M. McCain confirme sa présence.

Longue journée pour les parlementaires américains, forcés de renégocier le plan de sauvetage de 700 milliards de l'administration Bush. C'est que les élus républicains refusent de voir les contribuables secourir les milieux de la finance, qui ont plongé Wall Street dans sa pire crise depuis 1929. Barack Obama et John McCain en débattront certainement ce soir au cours d'un face-à-face très attendu à la télévision.... à condition que M. McCain confirme sa présence.

Les démocrates croyaient être parvenus à une entente. Le président Bush aussi. Mais les républicains ont rejeté le plan de sauvetage de 700 milliards US, forçant les élus à retourner à la table des négociations.

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Pendant quelques heures, Wall Street a eu l'impression d'avoir été sauvée. En fin de matinée, l'administration Bush et les leaders démocrates du Congrès ont annoncé la conclusion d'un accord de principe sur le plan de sauvetage de 700 milliards US visant à restaurer la confiance dans les milieux financiers. Depuis deux semaines, Wall Street est malmenée comme jamais depuis la Grande Dépression en raison de la crise du crédit, qui paralyse les institutions financières.

Le plan de 700 milliards prévoyait une aide immédiate de 250 milliards aux institutions financières. La Maison-Blanche pourrait ensuite octroyer 100 milliards supplémentaires à sa discrétion. Le Congrès aurait toutefois dû approuver les 350 milliards supplémentaires.

Après six jours de négociations à Washington, les démocrates, qui contrôlent la Chambre des représentants, ont réussi à modifier le plan de sauvetage afin de plafonner la rémunération des chefs d'entreprise et d'accorder au gouvernement américain des actions des institutions entreprises bénéficiaires du plan.

Les élus républicains de la Chambre des représentants ont toutefois rejeté le plan au cours d'une rencontre à la Maison-Blanche à laquelle ont pris part le président George W. Bush, les leaders du Congrès ainsi que les deux candidats à la présidence, le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain. Selon le New York Times, les sénateurs républicains auraient donné leur accord au plan Paulson - du nom d'Henry Paulson, le secrétaire au Trésor des États-Unis.

Traditionnellement l'alliée de George W. Bush, l'aile conservatrice républicaine du Congrès a refusé cette fois d'endosser la décision du président, qui souhaite un dénouement rapide de la crise à Wall Street. Adeptes du libre marché, les républicains estiment que les contribuables n'ont pas à secourir les milieux financiers.

Citant l'avis de plus de 150 économistes, le républicain le plus en vue au sein du commission bancaire du Sénat, le sénateur Richard Shelby, a manifesté son désaccord à l'égard du plan Paulson. "Le plan va créer davantage de problèmes qu'autre chose", a-t-il dit à sa sortie de la Maison-Blanche.

Selon le Washington Post, le candidat républicain à la présidence John McCain n'a pas pris position en faveur du plan Paulson au cours de la rencontre à la Maison-Blanche. Conservateur sur le plan économique, le sénateur de l'Arizona est un partisan du libre marché.

La volte-face des leaders républicains de la Chambre des représentants a irrité les leaders démocrates du Congrès, qui avaient obtenu l'accord de l'administration Bush et des leaders républicains du Sénat. Selon le sénateur Christopher Dodd, le démocrate le plus haut placé du commission bancaire du Sénat et l'un des architectes de l'entente de principe intervenue en matinée, la rencontre à la Maison-Blanche a été ajournée lorsque les républicains ont voulu faire une nouvelle proposition qui aurait été mise de l'avant par le camp de John McCain, dont la popularité est en chute libre depuis le début de la crise financière il y a deux semaines.

À la suite de l'échec de l'entente, Henry Paulson et Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale (la banque centrale des États-Unis), sont rentrés d'urgence au Capitole de Washington afin de poursuivre les négociations avec les leaders du Congrès en soirée. Les négociations ont été interrompues hier à 22h30 et reprendront ce matin à Washington.

Malgré l'échec du plan de sauvetage, le gouvernement américain a orchestré hier en soirée la reprise de Washington Mutual, la plus grande caisse d'épargne du pays. Il a ensuite revendu les activités bancaires de Washington Mutual à JP Morgan pour 1,9 milliard US.

Avec la collaboration de Christian Geiser