L'anxiété grandissait jeudi face à l'impact de la crise financière alors que le Congrès américain n'arrive toujours pas à s'entendre sur le plan de sauvetage des banques, devenu le sujet brûlant de la campagne présidentielle.

L'anxiété grandissait jeudi face à l'impact de la crise financière alors que le Congrès américain n'arrive toujours pas à s'entendre sur le plan de sauvetage des banques, devenu le sujet brûlant de la campagne présidentielle.

Le président George W. Bush n'a pas hésité à parler d'«économie en danger» et de «période sans précédent pour l'économie américaine» pour convaincre le Congrès de s'entendre au plus vite sur le plan de 700 G$ destiné à sauver les banques américaines.

Il a invité les deux candidats à sa succession, le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain, à venir jeudi à la Maison Blanche pour «travailler à l'élaboration d'une solution sans esprit partisan et rapide sur le plan de sauvetage du secteur financier».

Tout de même, les principaux indices nord-américains étaient en territoire positif à l'ouverture des marchés.

Le Dow Jones progressait de 87,30 points, à 10 912,47 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 14,90 points, à 2170,58 points.

Du côté de Bay Street, l'indice TSX chutait à l'entrée, de 0,45% à 12 457,51 points.

Les marchés financiers européens et asiatiques semblaient être quelque peu rassurés jeudi par cette initiative du président américain.

La majorité des Bourses asiatiques a perdu un peu de terrain et les Bourses européennes ont ouvert en petite hausse, dans l'attente d'avancées significatives sur le front américain.

Tokyo a cédé 0,90%. Taipeh a également terminé en net recul (-1,17%), de même que la Bourse de Nouvelle-Zélande (-0,68%) et Sydney (-1,09%).

À Tokyo, les investisseurs ont réagi avec pessimisme aux incertitudes du plan de sauvetage américain, et aux mauvais chiffres du commerce extérieur japonais en août.

Les investisseurs ont préféré prendre des bénéfices après trois séances de rebond qui avaient permis à l'indice de grimper de plus de 5%.

D'autres signes trahissaient toutefois les marchés.

Le dollar d'abord, qui a baissé de près de 6% en deux semaines par rapport à l'euro pour se rapprocher à nouveau du seuil de 1,50 dollar pour un euro. L'or ensuite pour lequel l'once est passée dans le même temps de 750 à 890 dollars.

Le marché monétaire aussi, où les banques se prêtent de l'argent entre elles. Les taux y avaient atteint des sommets la semaine dernière.

Après la détente passagère suscitée par l'annonce du plan de sauvetage américain, ces taux sont repartis à la hausse depuis le début de la semaine: le Libor (taux interbancaire au jour le jour à Londres, qui sert de référence au marché bancaire international) s'établissait à 3,48% alors qu'il n'était qu'à 3,20% lundi et à 2,82% le 12 septembre juste avant l'ouragan financier.

«Alors que nous approchons de la fin de la semaine, l'attention reste très concentrée sur les progrès de la proposition de plan de sauvetage américain», commentait jeudi Matt Buckland, courtier chez CMC Market, à Londres.

L'inquiétude ne s'emparait pas seulement des marchés. Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a estimé mercredi devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York que «la volatilité financière en particulier a touché de nombreux pays et son impact risque de devenir plus sérieux».

Les inquiétudes de Pékin sont d'autant plus aiguës que la Chine est l'un des plus grands détenteurs d'obligations du Trésor américain dans le monde et finance par conséquent une partie non négligeable de l'économie américaine.