GlaxoSmithKline qui débarque à Laval avec un nouveau siège social; Wyeth qui investit 20 M$ dans son usine de l'arrondissement de Saint-Laurent; Boehringer Ingelheim qui met 36 millions dans son centre de recherche: en tout, c'est 340 M$ d'investissements qu'ont fait pleuvoir les sciences de la vie sur la région de Montréal en 2007.

GlaxoSmithKline qui débarque à Laval avec un nouveau siège social; Wyeth qui investit 20 M$ dans son usine de l'arrondissement de Saint-Laurent; Boehringer Ingelheim qui met 36 millions dans son centre de recherche: en tout, c'est 340 M$ d'investissements qu'ont fait pleuvoir les sciences de la vie sur la région de Montréal en 2007.

«Une très bonne année», dit Paul L'Archevêque, président du conseil d'administration de Montréal Invivo, organisme qui chapeaute la grappe des sciences de la vie dans la métropole.

Créé en mai dernier, Montréal Invivo a dévoilé hier son tout premier rapport annuel. Un premier exercice qui rend les comparaisons avec les années précédentes impossibles, mais permet de comprendre qui investit quoi à Montréal en sciences de la vie -l'une des trois grappes industrielles de la métropole avec l'aérospatiale et les technologies de l'information.

Verdict: avec 43% des investissements en 2007, ce sont les grandes pharmas qui déboursent le gros de l'argent.

Les projets spéciaux en génomique comme le consortium P3G (un projet international dont le siège social est à Montréal) obtiennent la médaille d'argent, tandis que les investissements dans les hôpitaux complètent le podium.

Signe que les petites biotechs et les grandes pharmas travaillent de plus en plus de concert, les ententes entre les deux ont totalisé quelque 37 millions en 2007.

«On a la pharma, les ententes avec des biotechs, des fonds gouvernementaux. On a vraiment un mix de tout. Ça montre la diversité et le dynamisme du milieu d'ici», dit M. L'Archevêque, qui a rappelé que Montréal est le seul endroit au Canada et «certainement l'un des rares au monde» où on peut fabriquer un médicament de A à Z.

Notons que les investissements ont atteint 515 millions dans l'ensemble du Québec en 2007.

Accorder les violons

En réunissant les acteurs des grandes pharmas, des biotechs, des universités et des gouvernements, Montréal Invivo se veut le nouveau chef d'orchestre du milieu montréalais.

Parce que si la métropole fait encore bonne figure, l'industrie est «de plus en plus compétitive», dit l'organisme. Et les musiciens montréalais ne jouent pas tous en harmonie.

Les petites biotechs, qui vendent de plus en plus leurs médicaments aux grandes pharmas, ne savent pas toujours ce qui intéresse ces dernières. Les banques de données sont insuffisantes, les plateformes «sous-utilisées», et ce qui se passe au fond des laboratoires universitaires est souvent méconnu.

«Tu as peut-être des gens à deux portes de distance qui font la même affaire», illustre Carl Viel, directeur général de Montréal Invivo.

M. L'Archevêque pointe quant à lui le cheminement typique d'un médicament. On le découvre, on le développe, puis on le commercialise. Ça semble logique?

«J'aimerais bien faire l'inverse», dit-il pourtant. En bref, ça veut dire orienter la recherche en fonction des besoins du marché. Et ça veut dire que les gens devront se parler davantage.