De la turbulence se prépare en haute altitude.

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Le Global Express XRS, l'avion d'affaires le plus luxueux de Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]], devra faire face à la concurrence d'un nouvel appareil plus spacieux, plus rapide, doté d'un plus grand rayon d'action, lancé par l'avionneur américain Gulfstream.

Le Gulfstream G650 sera capable de parcourir 7000 milles nautiques (12 964 kilomètres) à Mach 0,85, soit 904 kilomètres à l'heure. Par comparaison, à pareille vitesse, le Global Express ne peut parcourir que 6150 milles nautiques (11 390 kilomètres).

Le G650 pourra atteindre une vitesse maximale de Mach 0,925, alors que l'appareil civil le plus rapide à l'heure actuelle, le Cessna Citation X, a une vitesse maximale de Mach 0,92.

La cabine du G650 sera plus spacieuse que celle du Global Express: elle aura notamment une largeur de 2,59 mètres, comparativement à 2,49 mètres pour l'appareil de Bombardier.

«C'est quelque chose qui devrait préoccuper Bombardier, affirme Richard Aboulafia, analyste à la firme de consultation américaine Teal Group. Il y a une partie du marché qui est prête à payer n'importe quel prix pour avoir ce qu'il y a de mieux.»

Le G650 devrait coûter 59,5 M$ US, comparativement à 48,9 M$ US pour le Global Express XRS.

M. Aboulafia estime que Bombardier devra consulter ses clients, étudier la situation et réfléchir sur un nouveau plan d'action.

«Il faudra faire quelque chose, soutient-il. Bombardier devra sonder ses clients au sujet du lancement d'un nouvel appareil ou d'un dérivé du Global Express. Elle devra également étudier la faisabilité technique de réaliser un tel dérivé.»

Chez Bombardier, on ne montre pas trop d'inquiétude au sujet du dernier rejeton de Gulfstream.

«Le Global Express XRS est toujours le leader dans la catégorie des très long-courriers, lance la porte-parole de Bombardier Avions d'affaires, Danielle Boudreau. Cet appareil vole à l'heure actuelle, sa fiabilité est déjà établie.»

Par comparaison, le G650 n'entrera en service qu'en 2012. Mme Boudreau fait également remarquer que le G650 constituera la première plateforme entièrement nouvelle de Gulfstream en 40 ans, avec tous les défis que cela peut représenter.

«Notre concurrent essaie de faire du rattrapage», lance-t-elle.

Elle ajoute que le carnet de commandes de Bombardier pour le Global Express XRS est particulièrement garni. Un client qui commande maintenant un de ces appareils devra attendre à 2012 avant de le voir atterrir sur le pas de sa porte.

Mme Boudreau insiste toutefois sur l'importance d'améliorer continuellement les produits pour conserver la position de tête. Elle donne l'exemple du Global 5000: à la demande de la clientèle, Bombardier a modifié l'appareil pour allonger son rayon d'action de 400 milles nautiques.

«Tout dépendant de la demande du marché, nous pouvons faire plus avec la plateforme actuelle du Global Express XRS», soutient-elle.

En lançant le G650 cette semaine, Gulfstream a insisté sur le fait que l'appareil sera doté des hublots les plus gros de tout l'industrie puisque, d'une forme ovale, ils auront plus de 70 centimètres de large. Par comparaison, le Global Express a des hublots plus traditionnels.

«C'est bien joli, mais ce n'est pas cela qui fait vendre des appareils, commente M. Aboulafia. Ce qui fait vendre, c'est le rayon d'action et la confort de la cabine.»