Les cours du baril de pétrole avançaient fermement vers le seuil symbolique des 111 dollars jeudi à New York sur fond de chute du dollar, qui attire les investisseurs vers les marchés des matières premières.

Les cours du baril de pétrole avançaient fermement vers le seuil symbolique des 111 dollars jeudi à New York sur fond de chute du dollar, qui attire les investisseurs vers les marchés des matières premières.

Vers 9H05, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en avril valait 109,85 dollars, en retrait de 7 cents par rapport à sa clôture mercredi.

Le baril d'or noir est monté à 110,70 dollars, un nouveau record absolu, lors des échanges électroniques d'avant séance.

Depuis lundi, le cours du pétrole s'apprécie d'environ 1 dollar par jour sur le marché new-yorkais, en raison d'un afflux massif d'investisseurs, alléchés par le glissement persistant du dollar, qui rend le pétrole moins cher pour ceux qui possèdent d'autres devises, et désertent la volatilité des places boursières.

Après les caps de 1,54, 1,55, le dollar est descendu sous la barre des 1,56 dollar pour un euro jeudi, un plus bas depuis le lancement de la monnaie unique européenne en 1999.

Le billet vert est aussi passé sous les 100 yens pour un dollar pour la première fois depuis plus de 12 ans.

«Les investisseurs achètent du pétrole pour se prémunir contre la chute du dollar et l'inflation et en réponse aux incertitudes qui entourent les marchés actions», expliquait Antoine Halff, analyste au cabinet Newedge group.

Pour Bart Melek (BMO Capital), «à court terme et au rythme du glissement du dollar, le baril va s'échanger à 120 dollars».

Cette ébullition des cours de l'or noir ne reflète toutefois pas le rapport de force entre l'offre et la demande de brut, dénoncent de plus en plus les analystes.

Premier consommateur mondial d'énergie, les États-Unis ont par exemple vu leurs réserves de brut augmenter quatre fois plus que prévu la semaine dernière et les stocks d'essence ressortir à leur niveau le plus haut depuis dix-huit ans, selon Antoine Halff.

Ces nouvelles sont normalement, selon les analystes, de nature à détendre les pressions, qui pourraient s'exercer sur les disponibilités de brut.

D'autant que l'Agence internationale de l'énergie a révisé à la baisse, mardi, ses prévisions de demande mondiale, en raison d'un probable ralentissement économique mondial et des risques d'une récession aux États-Unis.