La décision de Bombardier (T.BBD.B) de mettre fin à son partenariat avec Grob Aerospace et de développer seule le nouveau Learjet 85 aura des conséquences heureuses pour Montréal.

La décision de Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] de mettre fin à son partenariat avec Grob Aerospace et de développer seule le nouveau Learjet 85 aura des conséquences heureuses pour Montréal.

Bombardier devra embaucher de 75 à 100 nouveaux ingénieurs à son centre de développement de produits aéronautiques de Saint-Laurent pour concevoir la structure du nouvel appareil, faite entièrement de matériaux composites.

À l'origine, Grob Aerospace, petit avionneur suisse spécialisé dans les matériaux composites, devait développer cette structure et construire les trois prototypes. Grob devait également participer à la fabrication des 40 à 50 premiers appareils. Toutefois, l'entreprise s'est placée sous la protection de la loi sur les faillites en août dernier.

«Ça a été un peu un choc, a admis le vice-président et directeur général de Learjet, David Coleal, au cours d'une séance d'information sur le Learjet 85 organisée dans le cadre du congrès de la National Business Aviation Association, hier à Orlando. Nous avons passé les trois derniers mois à essayer de revoir le projet.»

Bombardier a envisagé d'acquérir Grob pour mettre la main sur sa technologie, mais après un examen poussé, elle a décidé d'abandonner cette idée et de mettre fin à son entente avec Grob.

«Lorsqu'une entreprise est en banqueroute, il y a beaucoup d'incertitudes, a commenté M. Coleal. Nous voulions respecter nos engagements envers nos clients.»

M. Coleal a tenu à rassurer en répétant à plusieurs reprises que Bombardier avait toutes les ressources nécessaires pour mener à bien le projet.

«Si nous avons fait appel à Grob au début, c'est que nous étions occupés avec plusieurs programmes et que nous voulions tirer avantage de leur expertise», a-t-il affirmé.

Bombardier partagera les activités de développement de l'appareil entre Montréal et Wichita, au Kansas. L'usine de Saint-Laurent sera responsable de la structure alors que celle de Wichita s'occupera de l'intégration des systèmes. Ce changement de programme entraînera l'embauche de 150 à 200 ingénieurs, divisés à peu près également entre les deux sites.

Le porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne, a indiqué qu'avec ces nouveaux besoins, l'avionneur est maintenant à la recherche de 600 nouveaux employés à Montréal, surtout des ingénieurs, mais aussi des administrateurs, en plus d'une centaine d'employés de production. Bombardier organise d'ailleurs une journée porte ouverte pour les ingénieurs dans ses installations le 22 octobre prochain afin de faire du recrutement.

L'abandon de Grob représente également une bonne nouvelle pour l'usine de Bombardier à Wichita, qui sera agrandie pour accommoder l'assemblage final du Learjet 85, et pour l'usine de Querétaro, au Mexique, qui devra croître plus rapidement pour fabriquer des structures de l'appareil et installer des sous-systèmes.

M. Coleal a indiqué que Bombardier n'aura finalement pas recours à la technologie particulière de Grob en matière de composites. Il n'a cependant pas voulu préciser quelle technologie de composites sera alors utilisée sur le Learjet 85.

«Nous utiliserons la bonne technologie pour la bonne application», a-t-il simplement déclaré.

Il n'a pas non plus voulu révéler les coûts suscités par le retrait de Grob. Par contre, le nouvel appareil devrait entrer en service en 2013, comme prévu.

Bombardier a d'ailleurs profité du congrès de la NBAA pour dévoiler une maquette grandeur nature de la cabine du Learjet 85.