La banque suisse UBS (UBS) a affirmé jeudi retourner dans le vert après un an de pertes, se disant bien décidée à rétablir sa réputation, sérieusement écornée par ses investissements dans les crédits hypothécaires à risques.

La banque suisse UBS [[|ticker sym='UBS'|]] a affirmé jeudi retourner dans le vert après un an de pertes, se disant bien décidée à rétablir sa réputation, sérieusement écornée par ses investissements dans les crédits hypothécaires à risques.

La première banque helvétique prévoit de «dégager un faible bénéfice» dès le troisième trimestre, «malgré les conditions extrêmement volatiles des marchés ces derniers temps».

Après avoir subi une perte nette de 358 millions de francs suisses au deuxième trimestre - limitée grâce à un crédit d'impôt exceptionnel - son nouveau président Peter Kurer a cherché à rassurer les actionnaires réunis en assemblée générale extraordinaire à Bâle (nord).

«Nous ramènerons la banque dans la zone bénéficiaire» en 2009, a lancé M. Kurer devant un parterre de 2372 actionnaires bien moins virulents que lors des dernières assemblées générales.

Voulant «entièrement» rétablir la réputation du groupe dans les deux ans, M. Kurer, qui a remplacé en avril l'emblématique patron d'UBS Marcel Ospel, a annoncé le versement d'un dividende en 2010, suspendu depuis fin 2007 en raison des pertes dans la crise des crédits hypothécaires.

«Les marchés et le secteur financier (...) sont en situation extrêmement précaire», a cependant averti M. Kurer, qui a estimé que «le modèle de banque d'affaires de Wall Street» était dépassé.

Face aux turbulences sur les marchés financiers, qui ont fait sombrer plusieurs établissements de renom ces dernières semaines, le président d'UBS a estimé que «ces conditions difficiles perdureront jusqu'en 2009».

Les marchés ont favorablement accueilli ces annonces, le titre UBS prenant 9,75% à 21,62 francs suisses vers midi à la Bourse suisse.

«Cette nouvelle est aussi bonne que nous l'aurions souhaité entendre d'UBS», a estimé l'analyste Peter Thorne, dans une note de la banque Helvea. Ce dernier tablait jusqu'à présent une perte d'environ 509 millions de francs suisses pour la période.

La «forte» diminution des positions à risques dans le marché hypothécaire américain est «particulièrement encourageante,» a ajouté M. Thorne, qui exclut toute nouvelle recapitalisation.

La poursuite de cette tendance «devrait être perçue de manière positive (mais) la stratégie future semble quelque peu vague», ont par contre remarqué les analystes de Wegelin.

UBS, qui cumule 42,5 G$ US de dépréciations d'actifs depuis le début de la crise hypothécaire américaine l'été dernier, a également tenté de dissiper les doutes sur les litiges judiciaires auxquels elle fait face aux États-Unis.

Accusée d'avoir aidé des contribuables américains à échapper au fisc, la banque pourrait être amenée à dévoiler les noms de ses clients américains ayant déposé environ 20 G$ US en Suisse, allant à l'encontre du sacro-saint secret bancaire helvétique.

«Nous mettons tout en oeuvre pour solutionner ce litige», a assuré M. Kurer, ajoutant que la banque s'était «entièrement» retirée des services bancaires transfrontaliers.

«Nous avions été mis en présence de comportements de collaborateurs que nous ne tolérons pas et qui ne seront pas tolérés», a-t-il ajouté.

Depuis le départ de Marcel Ospel, UBS a radicalement changé d'orientation, en abandonnant son modèle de banque intégrée.

L'établissement va scinder ses divisions - banque d'affaires, gestion de fortune et gestion d'actifs - en trois entités autonomes, laissant ouvert la possibilité de se séparer de sa banque d'investissement, considérée comme principale responsable de la débâcle.