Au Groupe St-Hubert, personne n'avait jamais rien vu de tel depuis l'ouverture de la première rôtisserie en 1951. Au cours des dernières années, le taux de roulement des employés, principalement dans les cuisines, a atteint des sommets historiques et, comble de malheur, les curriculum vitae des candidats n'entraient plus qu'au compte-gouttes.

Au Groupe St-Hubert, personne n'avait jamais rien vu de tel depuis l'ouverture de la première rôtisserie en 1951. Au cours des dernières années, le taux de roulement des employés, principalement dans les cuisines, a atteint des sommets historiques et, comble de malheur, les curriculum vitae des candidats n'entraient plus qu'au compte-gouttes.

Le phénomène de la rareté de la main-d'oeuvre n'épargne personne. Pas même ce géant de la restauration, qui compte 100 établissements et 7500 employés servant près de 32 millions de repas par année.

Aujourd'hui, le Groupe St-Hubert estime avoir stoppé l'hémorragie. «L'ouverture des restaurants se fait à temps - et non plus deux à trois semaines après la date prévue parce que nous ne trouvions pas le personnel nécessaire - et nous avons réussi à réduire de moitié la période de temps qu'il faut pour pourvoir un poste vacant», rend compte Anne Mezei, vice-présidente des ressources humaines du Groupe St-Hubert.

Mme Mezei prononçait une conférence, hier, au congrès de l'Ordre professionnel des spécialistes des ressources humaines pour expliquer la démarche utilisée par le Groupe St-Hubert pour définir sa marque d'employeur.

«Tout le monde connaît St-Hubert, mais peu le considèrent comme employeur», témoigne Céline Charron, présidente d'Illico Hodes, une firme spécialisée dans les solutions en matière de dotation qui a accompagné le Groupe St-Hubert, l'an dernier, dans le processus menant à la création de son identité d'employeur de choix.

Inspiré par le principe que l'on «ne vend pas ce que l'on veut être, mais bien ce que l'on est», le Groupe St-Hubert a mis ses employés dans le coup. Des ateliers réunissant 120 d'entre eux ont permis d'identifier les valeurs que l'entreprise devrait mettre de l'avant pour rejoindre les chercheurs d'emploi comme, par exemple, l'orientation client, le plaisir, l'esprit de famille, l'authenticité, l'intégrité et le respect.

Tous - patrons, franchisés et employés - se sont entendus pour décrire le Groupe St-Hubert comme «un employeur à l'écoute, flexible et respectueux». Il fallait maintenant le faire savoir, notamment auprès des jeunes qui, pour toutes sortes de raisons, préféraient aller travailler au McDonald's plutôt qu'au St-Hubert de leur quartier.

Une campagne publicitaire mettant en vedette de vrais employés de St-Hubert témoignant qu'ils avaient un rôle à jouer au sein de l'entreprise et une histoire à raconter a été lancée le printemps dernier.

Déjà, raconte Anne Mezei, les résultats se font sentir : le robinet de cv s'est rouvert. L'impact se répercute également sur les employés. «Cette campagne, elle parle d'eux. Ils en sont tellement fiers», raconte-t-elle en signalant que, dans le marché concurrentiel de la rareté de main-d'oeuvre, les ressources humaines constituaient les meilleurs ambassadeurs des entreprises.

Il reste encore du pain sur la planche pour le Groupe St-Hubert. Il faut trouver des moyens pour retenir le personnel. Il faut aussi mieux outiller les gestionnaires pour les aider à composer avec leurs employés.

Le Groupe St-Hubert entend aussi continuer à jouer la carte de la flexibilité pour satisfaire les besoins de ses employés.