La crise financière qui sévit depuis un an est l'expérience la plus difficile à laquelle ait été confrontée la Banque centrale européenne en dix ans d'existence, a déclaré mardi son président Jean-Claude Trichet.

La crise financière qui sévit depuis un an est l'expérience la plus difficile à laquelle ait été confrontée la Banque centrale européenne en dix ans d'existence, a déclaré mardi son président Jean-Claude Trichet.

Depuis sa naissance, «la BCE a dû mener sa politique monétaire dans des circonstances particulièrement difficiles dans plusieurs cas: la correction mondiale des marchés des actions après l'éclatement de la bulle de la nouvelle économie et les attaques terroristes en septembre 2001 (...)», énumère le Français dans un discours à Francfort (ouest)

«L'émergence des tensions des marchés financiers début août 2007 est certainement l'expérience la plus difficile jusqu'à présent», a-t-il admis lors d'une cérémonie en son honneur organisée par la Ville de Francfort et une association de journalistes.

Seule ou en concert avec ses homologues mondiales, la Banque centrale a abreuvé les marchés monétaires de liquidités depuis l'effondrement des crédits immobiliers à risque aux États-Unis en août 2007, qui s'est mué en crise mondiale du crédit.

Celle-ci a redoublé il y a trois semaines, quand le secteur bancaire américain a commencé à s'écrouler après le dépôt de bilan de Lehman Brothers.

La BCE fait «une claire séparation» entre ses interventions sur le marché, et sa politique de taux directeurs, qui doit servir l'objectif premier de l'institution, à savoir la lutte contre l'inflation, a rappelé M. Trichet.

En réaction à la crise, la Réserve Fédérale américaine avait drastiquement baissé son principal taux directeur, désormais à 2%. La BCE avait choisi d'attendre, et avait même finalement remonté son taux d'un quart de point à 4,25% en juillet par crainte de surchauffe des prix.

Jeudi, elle devrait maintenir le statu quo, selon les économistes, mais devrait commencer à réduire les conditions du crédit au premier trimestre, sur fond d'affaiblissement de l'économie et d'inflation plus sage.