La Chambre des représentants américains a rejeté lundi le plan de sauvetage des banques préparé par l'administration Bush, provoquant une nouvelle chute de Wall Street déjà déstabilisée par la débâcle de la banque Wachovia.

La Chambre des représentants américains a rejeté lundi le plan de sauvetage des banques préparé par l'administration Bush, provoquant une nouvelle chute de Wall Street déjà déstabilisée par la débâcle de la banque Wachovia.

>>> Réagissez sur le blogue de Sophie Cousineau

Par 228 voix contre et 205 pour, les représentants ont refusé de débloquer les 700 G$ que le secrétaire au Trésor Henry Paulson réclamait pour éponger les créances douteuses accumulées par les banques dans l'immobilier.

La victoire du non est venue des propres troupes républicaines de l'administration, dans un Congrès à majorité démocrate: près de deux représentants républicains sur trois ont rejeté le plan. Les élus démocrates ont en revanche largement approuvé le plan.

L'intervention de l'État dans le secteur privé, sans précédent dans l'histoire américaine, était très critiquée dans les rangs républicains qui disaient vouloir épargner l'argent du contribuable à un peu plus d'un mois de l'élection présidentielle et législative américaine.

Le débat a été vif à la Chambre où les opposants à cette intervention historique de l'Etat rechignaient à signer «un chèque en blanc au Trésor». «On est tout bonnement en train de sacrer le roi Henry», s'est exclamé un représentant républicain John Culberson, au sujet du secrétaire au Trésor.

«Je suis convaincu que si nous ne votons pas cette loi aujourd'hui, ce sera un très mauvais jour pour le secteur financier, l'économie américaine et le peuple américain», avait averti le président démocrate de la commission des services financiers de la Chambre, Barney Frank, en ouvrant le débat.

«Ce sera un vote difficile», avait pronostiqué le président George W. Bush dans une allocution prononcée à la Maison Blanche avant le début des débats. Le plan de sauvetage «évitera à la crise du secteur bancaire de se propager à toute notre économie», avait-il plaidé, tout en reconnaissant qu'il ne suffirait pas à régler tous les problèmes de l'économie américaine.

Le vote de la Chambre intervient alors que la quatrième banque du pays, Wachovia, a été rayée de la carte lundi sur intervention de l'administration Bush, qui a organisé son rachat par sa concurrente Citigroup.

Wachovia est la cinquième institution financière américaine acculée à la faillite ou au rachat en l'espace de deux semaines, après Lehman Brothers, Merrill Lynch, AIG et Washington Mutual.

Henry Paulson a défendu l'organisation par les autorités fédérales du rachat de Wachovia, en soulignant que la faillite de cet établissement aurait présenté un risque pour le système financier: Wachovia détenait à la fin juin pour 812 milliards de dollars d'actifs, pour l'essentiel sous forme de prêts.

Après l'annonce de la reprise, le président de la banque centrale américaine Ben Bernanke a assuré les marchés de «l'engagement sans faille» des autorités envers la stabilité financière.

>>> Lisez notre dossier spécial de 20 pages sur la crise financière dans La Presse de demain.